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Vers la fin du monopole bancaire en Israël ?

Le monopole bancaire en Israël est une réalité qui pèse sur les ménages israéliens. Comme pour d’autres secteurs de l’économie israélienne, un petit nombre d’entreprises truste un marché très fermé.

Israël en situation de monopole bancaire

Cette absence de concurrence permet à cinq banques d’imposer leurs tarifs et leurs règles sans que rien ne puisse s’y opposer. Pourtant, depuis plusieurs années, de nombreuses tentatives ont été faites pour libérer ce marché captif. En vain ! Jusqu’à présent tout au moins. Car les choses sont en train de changer. En effet, une nouvelle banque entièrement digitale a fait son apparition dans le paysage financier israélien. Une première depuis 40 ans. En version pilote pour le moment, elle pourrait faire bouger un marché sclérosé.

Le secteur bancaire israélien est la chasse gardée de cinq banques. À elles seules, elles représentent 90% du marché. Mieux, les deux premières, Bank Hapoalim et Bank Leumi, trustent 70% du marché en Israël. On est donc bien dans une situation de monopole, ou plus précisément d’oligopole puisque plusieurs établissements sont concernés. Quelles sont les principales banques en Israël ?Banques israël

  • Bank Hapoalim
  • Bank Leumi
  • Discount Bank
  • Mizrahi-tefahot
  • First International Bank of Israel (Banque BenLeumi)

Elles sont bien évidemment soumises à l’autorité de la Banque centrale d’Israël.

Les israéliens, satisfaits de leurs banques ?

Depuis de nombreuses années, des voix se sont élevées contre cette situation de monopole bancaire. Mais ces banques ont toujours fait en sorte que personne ne vienne jamais empiéter sur leur chasse gardée : les entreprises et les consommateurs israéliens.

60% des Israéliens ne seraient pas satisfaits de leurs banques. Ils n’ont cependant pas d’autre alternative, captifs d’un système qui existe dans toutes les branches de l’économie. Car en Israël, les monopoles ne se cantonnent pas au système bancaire. Ils font partie de l’économie globale : les produits laitiers et, plus généralement, l’alimentation en sont les exemples les plus frappants.

Pour les Français en Israël, qui ont l’habitude d’un système bancaire français qui ne coûte rien ou presque, le choc est de taille. Pas une opération sans frais. Retirer de l’argent ? Vous êtes taxé. Déposer un chèque ? Idem. Pour chaque opération, le consommateur paye. Et les services proposés ? Autant dire qu’il vaut mieux éviter les comparaisons ! En Israël, les banques coûtent cher pour des services presque inexistants.

Restreindre le monopole bancaire israélien : des lenteurs

L’idée d’apporter un peu de concurrence au système bancaire israélien n’est pas nouvelle. En 2006, Israël avait mis en place une importante réforme du marché des capitaux, connue sous le nom de « réforme Bachar ». Elle obligeait les banques à vendre les avoirs qu’elles détenaient dans des fonds communs de placement et de prévoyance pour réduire la concentration du secteur.

Cinq ans plus tard, dans la foulée du mouvement de contestation sociale contre la vie chère, une commission interministérielle a été chargée de formuler des recommandations visant à accroître la concurrence. Mais les frais bancaires, jugés excessifs, ont à peine diminué.

En 2015, Moshe Kahlon, ministre des finances de Benjamin Netanyahu, a de nouveau tenté de s’attaquer au monopole bancaire. À son actif, on lui devait la restructuration du marché des télécoms israéliens. Il avait ainsi permis au consommateur de diviser par deux à trois la facture des téléphones portables. Certaines mesures ont ainsi été introduites. Mais le secteur bancaire est beaucoup plus difficile à réformer que celui des télécoms.

Monopole bancaire = stabilité financière ?

Surtout, la Banque d’Israël ne paraissait pas vraiment décidée à promouvoir les réformes. Elle semblait vouloir laisser le système bancaire israélien exactement tel qu’il était. Leur argument ? C’est ce système qui a permis à Israël de surmonter la crise financière de 2008. Pour certains, faire entrer en concurrence les banques israéliennes et réduire la part de marché du duopole Hapoalim et Leumi aurait nuit à la stabilité du secteur.
Vraiment ? Manifestement, la Banque centrale a entre-temps changé d’avis, ou, tout au moins, a été fortement poussée à le faire.
« Après 43 ans, une nouvelle banque est en cours d’établissement en Israël, et c’est une autre bonne nouvelle pour la concurrence et l’innovation dans le secteur bancaire et financier« , a ainsi déclaré Amir Yaron, gouverneur de la Banque d’Israël. Autant dire que l’annonce de l’arrivée de la nouvelle banque digitale dans le paysage financier israélien fait naître beaucoup d’espoirs.

One Zero, la première néo-banque israélienne

One Zero est la première banque numérique israélienne. Connue jusqu’à présent sous le nom de First Digital Bank (FDB), c’est la première banque à avoir reçu une autorisation d’opérer en plus de 40 ans. Aucun établissement bancaire n’avait jusqu’ici réussi cet exploit. One Zero a été approuvé en 2019 et fonctionne pour le moment en mode beta, offrant des services bancaires aux employés et à leur famille.

Monopole bancaireElle est actuellement contrôlée par Amnon Shashua. On lui doit la création de Mobileye (depuis rachetée par Intel), une société technologique d’assistance à la conduite de véhicules.  Il s’agit de proposer un “système bancaire novateur, une banque véritablement utile au grand public”. En décembre 2021, One Zero a levé 120 millions de dollars auprès d’un groupe d’investisseurs parmi lesquels le groupe chinois Tencent, la société japonaise SBI holding et la société financière suisse Julius Baer. Cette levée de table valorisait alors One Zero à 320 millions de dollars.

L’année 2022 devrait marquer le lancement de la néo-banque sur le marché des consommateurs et des entreprises israéliennes. Les analystes vont observer avec attention son lancement. Car beaucoup espèrent que cette première banque entièrement numérique va enfin stimuler la concurrence dans un secteur qui en a bien besoin. D’ailleurs, depuis l’annonce de son arrivée, certains établissements bancaires ont proposé leurs propres agences digitales. La banque Leumi a ainsi introduit avec succès son application numérique Pepper. D’autres vont suivre.

Quelle alternative ?

L’objectif est d’offrir une alternative réelle au consommateur israélien et de se positionner en concurrence directe avec les big 5 de la finance israélienne. Pas d’agence physique mais des services 24/24 par chat en ligne et centre d’appels. Une intelligence artificielle proposera, selon l’établissement, des expériences personnalisées pour les clients.

Elle offrira tous les services bancaires existants. On pourra y ouvrir des comptes personnels, des comptes joints, demander des prêts… Elle proposera des cartes de crédit, des garanties, des ordres permanents et des devises étrangères. Les prêts hypothécaires seront ajoutés à la liste des offres à l’avenir. Les prix des services seront équitables et transparents. 60 000 clients seraient déjà sur sa liste d’attente.

Indépendante des groupes bancaires existants, la banque offrira, pour la première fois en Israël, une véritable alternative. Elle marque l’ouverture du secteur bancaire national à la concurrence, d’une manière inédite.

Article achevé de rédiger le 6 février 2022.

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