La réforme fiscale séduit les investisseurs étrangers

Israël ne se contente plus d’être la « Scale Up Nation ». Avec sa nouvelle réforme fiscale présentée par le gouvernement, le pays ambitionne de devenir une « Smart Tax Nation », où innovation et attractivité fiscale se renforcent mutuellement. L’objectif : fluidifier les échanges économiques – notamment avec la France. Mais aussi positionner Israël comme un hub stratégique dans les chaînes de valeur mondiales. Pour décrypter ce virage, nous avons interrogé Me Julie Jacob, avocate aux Barreaux de Paris et d’Israël. Spécialisée en technologie, compliance & data, innovation, propriété intellectuelle, Me Jacob est également co-fondatrice du club OZ Lawyers.

Quel est l’objectif de la réforme fiscale et quelles sont ses mesures phares ?

L’objectif de cette réforme fiscale est clair. Dynamiser l’écosystème tech israélien et intensifier les liens économiques avec ses partenaires, en particulier la France. Israël souhaite faciliter non seulement l’arrivée de capitaux, mais aussi la circulation des technologies, des talents et des projets.

Parmi les mesures les plus marquantes :

  • Exonération totale d’impôt sur les financements dans la tech israélienne pour les fonds de capital-risque et hedge funds étrangers.
  • Réduction du taux d’imposition sur les plus-values de 15 % à 10 %, peu importe l’existence ou non d’un établissement stable en Israël.
  • Exonération de TVA sur ces investissements

 

Mais cette réforme profiterait également aux israéliens eux-mêmes :

  • Pour les fonds de capital-risque israéliens, un taux d’imposition ramené de 50 % à 27 % sur les plus-values et une exonération de TVA, de quoi dynamiser l’investissement local.
  • Pour les Israéliens revenant au pays, une exonération sur les revenus et les stock-options perçus à l’étranger, avec la possibilité de déduire les impôts payés hors d’Israël. Ceci constitue un puissant levier de retour des talents.

 

Israël était déjà attractif : environnement juridique favorable, secteurs technologiques leaders mondiaux, présence massive de multinationales comme Google, Apple, Microsoft… Cette réforme renforce encore sa position. Ainsi, Israël est un terrain incontournable pour les investisseurs cherchant un environnement innovant, agile et ouvert.

Quelles sont vos observations sur le terrain ?

On observe une dynamique particulièrement intéressante. Des talents israéliens basés à l’étranger font leur retour, tandis que de nombreux dirigeants répartissent désormais leur temps entre Paris et Tel-Aviv.

Résultat : un flux continu de compétences, de projets et d’opportunités entre les deux écosystèmes.

Au-delà des aspects techniques, il existe une véritable dynamique humaine. Investir en Israël, ce n’est pas seulement profiter d’avantages fiscaux. C’est rejoindre un écosystème interconnecté, rapide et en mouvement permanent.

Israël était déjà attractif. Cette réforme renforce encore sa position incontournable pour les investisseurs

Quels sont vos conseils pour les investisseurs s’intéressant à Israël ?

Dans cet environnement, l’accompagnement joue un rôle clé. Le marché israélien a ses codes et ses réseaux. Pour les investisseurs franco-israéliens, être guidés par des équipes présentes dans les deux pays — comme OZ Lawyers et Cyrus Herez Israël — permet d’éviter les écueils. Cela permet de plus d’accéder directement aux bons interlocuteurs (fonds, entrepreneurs, accélérateurs, banques…). Enfin, de naviguer avec fluidité dans cet écosystème.

Ce double ancrage Paris–Tel-Aviv est aujourd’hui un atout stratégique majeur pour faire circuler les projets, les technologies et les talents.

Cette réforme marque selon vous un tournant stratégique pour Israël.

Tout à fait. Le message envoyé aux investisseurs internationaux est clair. Israël ne propose pas seulement un avantage fiscal, mais un véritable hub mondial de l’innovation et de collaboration. Cybersécurité, Data, IA, green tech, FinTech, Media, e-commerce… Les grands plateformes et éditeurs (NVIDIA, AKAMAI, WIZ, SALESFORCE…) y multiplient les acquisitions. Les exits s’envolent.

Cette réforme est aussi une invitation à construire ensemble la prochaine génération de la tech franco-israélienne, qui compte tant de prometteuses startups, de VC talentueux et des centres de R&D.

Vous parliez d’OZ Lawyers, pourriez-vous informer nos lecteurs du but de ce club ?

Nous avons créé OZ Lawyers pour répondre à la demande grandissante de francophones souhaitant être accompagnés juridiquement entre la France et Israël. Il s’agit d’un club d’avocats Français qui ont tous le double Barreau : celui de Paris et d’Israël. Ce qui permet de créer un véritable réseau de confiance dans tous les domaines juridiques. 

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