Retour sur la réforme judiciaire qui divise Israël

Ce début d’année 2023 a secoué Israël avec l’annonce du projet de réforme judiciaire. Quelle est l’origine de cette réforme et son intérêt ? Pourquoi fait elle autant polémique ? Quelles sont les conséquences économiques en Israël et dans le monde ?

L’agence de notation internationale Moody’s a revu à la baisse le 14 avril les perspectives de la note de crédit d’Israël, passant de « positives » à « stables », pour la première fois depuis des années, évoquant la « détérioration de la gouvernance ». Quelle est l’actualité du pays ? Nous vous proposons à travers cet article une synthèse de l’actualité de la réforme, entre son origine remontant à la création de l’Etat d’Israël (I) et les vives tensions qui divisent le pays aujourd’hui (II). En second temps, nous décrypterons les retombées économiques et donnerons notre avis sur les opportunités d’investissement en Israël dans ce contexte.

I- La gestation de la réforme judiciaire

 

A) Israël, rare pays sans Constitution écrite

Une Constitution peut être définie comme étant une loi supérieure qui limite le pouvoir de l’Etat et de ses institutions et garantit les droits et les libertés fondamentales du peuple. Son contenu varie en fonction du pays.

Israël

Israël est l’un des rares pays n’ayant pas de Constitution écrite, sur le modèle du Royaume-Uni.

 

Lors de la création de l’État d’Israël en mai 1948, l’idée d’une Constitution israélienne est pourtant longuement discutée. Le père fondateur d’Israël, David Ben Gourion, ne souhaite finalement pas soumettre l’État d’Israël à une Constitution, pour plusieurs raisons. Selon lui, la majorité en place doit déterminer les règles et celle-ci évolue avec le temps. Promulguer une Constitution à cette époque restreignait de plus son propre pouvoir. Aussi, les Juifs israéliens étaient encore trop peu nombreux à l’époque pour permettre à Ben Gourion d’identifier un modèle de constitution adapté (un modèle des Etats-Unis ? De la Russie ? etc). Enfin, au lendemain de la guerre d’indépendance, il fallait éviter une division interne entre les partis laïcs et religieux, ces derniers considérant la Torah comme seule Constitution pour un État juif.

La première Knesset (le Parlement) parvient alors à un compromis en 1950, connu sous le nom de « Résolution Harari » : à défaut de Constitution, les futures Knesset voteront, au fil des ans, des lois fondamentales.

 

« Dans ce contexte où les questions constitutionnelles n’étaient résolues ni par le pouvoir constituant, ni par le pouvoir législatif, c’est le juge qui a le plus souvent tranché ». Anne Jussiaume, Maître de Conférences en droit public à  l’Université de Reims Champagne Ardenne (1)

B) L’évolution de la cour suprême israélienne face à une Constitution lacunaire : de l’interprétation à l’activisme juridique

 

La Cour suprême israélienne a été créée en 1949 et fait simplement office de cour de cassation en veillant à la séparation des pouvoirs. Elle bénéficie d’un très large consensus au sein de l’opinion publique. Son rôle prend de l’ampleur dans les années 90, au moment où le juge Aharon Barak, considéré comme ultra-libéral, élève la loi sur les droits de l’Homme au rang de loi constitutionnelle. Il révolutionne alors le monde juridique en Israël en prônant un activisme juridique qui a fait l’objet de vives polémiques.

« A partir de 1995, date du fameux arrêt United Mizrahi Bank, le juge israélien ne s’est plus simplement contenté de pallier les lacunes multiples du texte constitutionnel. Il a cherché à aller plus loin. Il a essayé de tirer le meilleur profit des textes mis à sa disposition par la Knesset, tout en envisageant éventuellement d’exercer un contrôle sans référence textuelle. » Anne Jussiaume

Yariv LevinL’idée d’une réforme du système juridique visant à réduire le pouvoir de la Cour suprême se développe alors rapidement dans l’esprit de Benjamin Netanyahu. En 2011, le député Likoud Yariv Levin présente pour la première fois son projet de réforme du système juridique. La victoire de la droite nationaliste et religieuse lors des élections du 1er novembre 2022 permet, pour la première fois, d’envisager la mise en œuvre de cette réforme. Très proche de Benjamin Netanyahu, Yariv Levin pose comme condition à son entrée dans l’actuel gouvernement 2023 sa nomination en tant que ministre de la Justice et une carte blanche pour concrétiser sa réforme.

II- L’actualité de la réforme judiciaire

 

A) Une lutte interne

manifestation Israël

 

Le 5 janvier 2023, Yariv Levin présente aux Israéliens la première étape de son plan de réforme. La réforme comprend plusieurs points importants qui suscitent de nombreux débats au sein du peuple israélien, notamment : la création d’une clause dérogatoire, qui permet au Parlement israélien (Knesset) d’annuler les décisions de la Cour suprême, le contrôle de la nomination des juges, l’avancement de l’âge de la retraite des juges et nommer des conseillers juridiques impartiaux. En résumé, les propositions de la coalition Netanyahu tendent à affaiblir le pouvoir de contrôle de la Cour vis-à-vis de la Knesset et, en parallèle, à laisser au gouvernement un pouvoir presque absolu sur la nomination des juges.

Depuis la publication de ce plan de réforme, des manifestations rassemblent régulièrement des milliers de personnes dans les grandes villes d’Israël en opposition ou en soutien à cette réforme. Les opposants affirment que la réforme déséquilibre les pouvoirs au profit des élus et remet en cause la démocratie ainsi que les droits des minorités. Tandis que les partisans souhaitent rééquilibrer les pouvoirs en mettant un frein à l’activisme de la Cour Suprême, jugée trop politisée et non représentative de la majorité.

Afin de calmer les vives tensions qui déchirent le pays, le premier ministre Netanyahu a déclaré le 27 mars le gel de la réforme judiciaire et souhaiterait y revenir en juillet 2023.

 

« Il y a 3000 ans, ici à Jérusalem, le jugement de Salomon a eu lieu. (…) Aujourd’hui, les deux parties de la controverse nationale prétendent aimer le bébé, notre pays. (…) Je ne souhaite pas couper la nation en deux. Pendant trois mois, j’ai appelé à plusieurs reprises au dialogue et j’ai également dit que je ne laisserais rien au hasard pour trouver une solution parce que je me souviens, nous nous souvenons, que nous ne faisons pas face à des ennemis mais à nos frères. » Extrait du discours télévisé de Netanyahu en date du 27 mars 2023

B) Les conséquences économiques : la remise en cause d’Israël ?

Les personnalités du secteur de la High Tech, de la finance, ou encore en politique ont averti que le projet de réforme judiciaire porterait préjudice à la réputation d’Israël en tant que démocratie stable et centre d’investissement et d’affaires. Un ralentissement des investissements étrangers dans la high tech locale et la « fuite des cerveaux » sont également évoqués.

La réforme préoccupe particulièrement le secteur de la High Tech israélienne, principal moteur de croissance de l’économie israélienne (15,3% du PIB). De plus, plus de 4 milliards de dollars ont été transférés d’Israël vers des banques étrangères au cours des dernières semaines.

Les entreprises technologiques israéliennes ont levé 1,7 milliard de dollars au cours du premier trimestre de cette année, soit une baisse de 70 % par rapport aux 5,8 milliards de dollars levés au cours des trois premiers mois de 2022, selon un rapport du centre de recherche IVC et LeumiTech. Il s’agit du chiffre le plus bas depuis quatre ans.

L’avis de la maison Herez Israël

 

Instabilité politique et sociale, confiance altérée, volatilité sur le marché des changes, fuite de capitaux… Ce sont en effet des réalités à court terme. En revanche, nous restons confiants concernant la résilience du pays, grâce à ses nombreux relais de croissance robustes et sa situation géopolitique. En témoigne l’agence de notation Moody’s, qui a tout de même maintenu la note souveraine d’Israël à A1, évoquant notamment une « forte croissance économique [et] l’amélioration de sa solidité budgétaire. »

Quels sont les points forts d’Israël ? Tout d’abord, une autosuffisance en gaz naturel permet à Israël de ne pas subir les pressions mondiales sur le prix de l’énergie. De plus, les Accords d’Abraham signés en 2020 ont ouvert de nouvelles opportunités économiques sur le plan du commerce, de l’investissement et des technologies.  Enfin, les entreprises de high tech mondialement compétitives d’Israël restent un moteur de croissance important.

Ainsi, cette crise ne doit pas faire perdre de vue la solidité économique d’Israël ni ses opportunités d’investissement. La hausse des taux d’intérêt calme le marché immobilier qui présente des offres à la baisse. Enfin, le repli du shekel représente un bon moment pour changer ses euros et investir en shekel en Israël. Nous vous proposons de prendre rendez-vous avec le cabinet pour parler de vos projets.

Article achevé de rédiger le 18 avril 2023.

(1) Anne Jussiaume «La Cour suprême et la Constitution en Israël : Entre activisme et prudence judiciaire », Jus Politicum, n° 3 [http://juspoliticum.com/article/La-Cour-supreme-et-la-Constitution-en-Israel-Entre-activisme-et-prudence-judiciaire-156.html]

Ê T R E – R A P P E L É ?

 

    Horaire d'appel

    Le Forum du Patrimoine à la rencontre de Raanana

    Le traditionnel Forum du Patrimoine de Herez Israël est venu pour la première fois à Raanana, le 15 mars 2023.

    Le Forum à la rencontre des francophones de Raanana

    Le Forum du patrimoine est un évènement organisé annuellement à Tel-Aviv par notre cabinet de conseil en investissement Herez Israël. Il propose aux particuliers francophones un accès privilégié à des expert(e)s qualifiés présents en Israël et à des thématiques patrimoniales d’actualité.

    Rendez-vous annuel incontournable  à Tel-Aviv depuis sept ans, le forum est pour la première fois venu à la rencontre des francophones de Jérusalem en fin d’année dernière. Suite à cela, Monsieur Laurent Ayache, vice-maire de Raanana nous a contactés pour coorganiser une première édition à la mairie de Raanana.

    Nous avons ainsi pu intervenir le 15 mars au côté d’un panel d’experts de qualité autour de la thématique suivante : l’immobilier, toujours une valeur refuge ?

    Nous vous proposons dans le corps de cet article les points saillants de cette soirée à travers cette synthèse illustrée.

    L’obtention d’un crédit hypothécaire dans un contexte de hausse des taux

    Banque Mizrahi

    La banque Mizrahi-Tefahot ouvre le bal de ce forum dans l’auditorium de la mairie. La conseillère en prêts Carine Chemla introduit le sujet brûlant de la flambée des taux d’intérêts depuis le mois de juin et ses conséquences, notamment un durcissement de la politique d’octroi de crédit. Elle observe cependant une multiplication des prêts à la consommation et pour travaux.

    Carine Chemla poursuit en énumérant les conditions principales pour obtenir un prêt immobilier (capacité et financement), sans éluder le cas où coexistent revenus israéliens et étrangers et le cas du prêt relais. Elle rappelle la complexité des taux en Israël (indexé ou non, révisable ou prime…) et la nécessité de se faire accompagner, possible d’ailleurs à distance concernant les résidents fiscaux à l’étranger.

    Il existe enfin une diversité de crédits répondant à différents besoins financiers, entre autres la maskentat pensionnarit (crédit après 60 ans) ou encore un crédit commercial pour l’achat d’un bureau.

    Aborder l’investissement immobilier différemment

    Investir en IsraëlLaurent Perez, directeur général du cabinet de conseil Herez Israël, débute son intervention par trois sujets d’actualité : la baisse du shekel, la fuite des startups en pleine réforme judiciaire ainsi que la chute de la Silicon Valley Bank (SVB).

    Ces sujets brûlants ont une ampleur relativement limitée : le shekel a pu prouver à travers le temps qu’il s’agit d’une monnaie forte. De plus, le savoir-faire israélien n’est pas antinomique avec « une fuite de cerveaux » ; plus de la moitié des licornes israéliennes détiennent déjà leurs QG à l’étranger. Enfin, la crise SVB résulte d’une mauvaise gestion du risque. Laurent Perez dresse ensuite un bilan macro, avec des perspectives plutôt optimistes pour cette année en Israël.

    Le mot d’ordre est plus que jamais la diversification. Parmi les conseils du cabinet, Laurent Perez choisit d’exposer différentes manières de s’exposer à l’immobilier en Israël. L’approche régionale, comme investir dans le Neguev, ou encore le financement de projets immobiliers (club-deal) et aussi l’achat de terrains proche de l’obtention d’un permis.

    Actualité fiscale et les 10 ans d’exonération : comment s’organiser ?Marc Douieb

    Après avoir introduit les dernières actualités fiscales, notamment une limitation de détention d’espèces, l’expert-comptable Marc Douieb (Cabinet Marc Douieb & Co – CPA, TEP) met l’accent sur les différentes phases de l’exonération fiscale décennale et quelques conseils adaptés.

    Parmi les conseils, anticiper cet avantage fiscal notamment pour un olé qui prévoit de créer une société, pour être exempté d’impôt sur les futures plus-values en Israël pendant les 10 ans à venir. Ou encore, à l’approche du terme de l’avantage, réaliser les dividendes afin que les plus-values ne soient pas imposables.

    Observations sur le marché immobilier : un moment propice aux acheteurs

    Cabinet d'avocat en IsraëlL’avocat Michael Journo, du cabinet Journo & Berdugo, est venu exposer les dernières tendances du marché immobilier. Malgré un nombre limité de ventes de biens immobilier à cause de la hausse des taux, il s’agit d’un moment propice pour faire des offres à la baisse. Les vendeurs doivent en effet gérer un stock important de biens et des crédits pesant sur leurs bilans. Un besoin important de liquidité les pousse ainsi à accepter des offres à la baisse.

    Michael Journo rappelle ensuite l’intérêt de miser sur l’immobilier pour lutter contre l’inflation. 40% du prix de l’immobilier seulement subit l’augmentation du coût du travail et des matériaux, ce qui rend cet investissement attractif sur le long terme. Enfin, les perspectives économiques prometteuses d’Israël, en parallèle d’une crise du logement toujours d’actualité, indique un marché dynamique.

    Conclusion

    Nous remercions la mairie de Raanana ainsi que les participants du forum pour leur intérêt. En guise de conclusion, Israël offre de belles opportunités permettant d’assurer sécurité et rendement. Il ne manque plus qu’à reprendre le contrôle de la situation.

    Vous avez des projets d’investissement en Israël et/ou en France ? Contactez-nous par mail via herez.israel@herez.com ou en remplissant le formulaire ci-dessous.

     

    Forum du Patrimoine

    Achevé de rédiger le 13 avril 2023.

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      Le Forum du Patrimoine à la rencontre de Jérusalem

      Le traditionnel Forum du Patrimoine de Herez Israël est venu pour la première fois à Jérusalem, le 28 décembre 2022.

      Le Forum à la rencontre de Jérusalem

      Le Forum du patrimoine est un évènement organisé annuellement par le cabinet de conseil en investissement Herez Israël. Il propose aux particuliers francophones un accès privilégié à des expert(e)s qualifiés présents en Israël et à des thématiques patrimoniales d’actualité. Rendez-vous annuel incontournable à Tel-Aviv depuis sept ans, le forum est pour la première fois venu à la rencontre des francophones de Jérusalem. Près de 100 personnes se sont ainsi réunies le 28 décembre 2022, au Modern Restaurant du Musée d’Israël.

      Nous vous proposons dans le corps de cet article les points saillants de la soirée à travers une synthèse illustrée.

      Herez IsraëlIntroduction – Quelles perspectives pour 2023 ?

      L’invité de marque du Forum, l’économiste Marc Touati, ouvre le bal en dressant un bilan sur une année explosive laissant présager un net ralentissement de la croissance mondiale autour de 1 % en 2023 d’après le FMI.

      Fort heureusement, demeurent de bonnes perspectives économiques et financières, particulièrement pour Israël.
      Avec, pour 2022, une croissance structurelle de 3,5% (contre 0,8% en France) et d’un taux de chômage à 3,9% (contre 7,5% en France).

      Si les crises sont toujours des phases d’opportunité, Marc Touati conclut sur l’importance de la R&D et de l’innovation, qui occupe une place de plus en plus importante dans le PIB de la Terre d’Abraham (5,1% en 2019 contre 2,2% en 1990).

      Herez Israël
      Les assurances en Israël : quelles optimisations possibles ?

      Benjamin Berros, fondateur de 2befinance, un cabinet de courtage indépendant, est venu exposer différentes solutions afin d’optimiser le volet assurantiel d’un patrimoine (épargne, immobilier, santé, etc.).

      Après une introduction sur la réforme Bachar de 2005 qui a marqué la rupture du monopole bancaire sur les produits financiers et fait évoluer par la même occasion le métier d’assureur en Israël, Benjamin Berros nous présente l’intérêt de son activité.

      Tout d’abord, sur la pertinence des placements d’épargne chez les assureurs pour les personnes privées mais aussi l’intérêt de renégocier son assurance immobilière, obligatoire pour l’obtention d’un crédit immobilier.

      Contact Mail : contact@2befinance.com

      Herez IsraëlTable ronde – la fin des 10 ans d’exonération et l’immobilier en Israël

      Le cabinet boutique d’expertise comptable Assuline & Co et le cabinet d’avocats et notaires Abitbol Associés sont venus répondre à une sélection de questions fréquemment posées :

      • Comment appréhender la fin des 10 ans d’exonération d’impôts pour les olim Hadachim et quels conseils ?
      • Quelle date est le véritable point de départ de cette période décennale ?
      • Quelle qualification et imposition pour une personne détenant un patrimoine immobilier important ?
      • Ou encore, quelle est la fiscalité des revenus de location courte durée et comment les déclarer ?

       

      Contact Mail du cabinet d’expertise comptable Assuline & Co : secretary@assuline.com

      Contact Mail du cabinet d’avocats et notaires Abitbol & Associés : secretary@abitbol-associes.com

      Herez IsraëlQuelles stratégies d’investissement dans un environnement complexe et changeant ?

      Laurent Perez, directeur général du cabinet de conseil en investissement Herez Israël, dresse le bilan d’une année rouge sur les marchés financiers toutes classes d’actifs confondues. Avec malgré tout une bonne tenue du marché immobilier et des placements alternatifs. Le mot d’ordre est plus que jamais la diversification.

      Parmi les conseils du cabinet, Laurent Perez choisit d’exposer différentes manières de s’exposer à l’immobilier en Israël. L’approche régionale, comme investir dans le Neguev, ou encore le financement de projets immobiliers (club-deal) et aussi l’achat de terrains proche de l’obtention d’un permis.

      Israël offre ainsi de belles opportunités permettant d’assurer sécurité et rendement. Il ne manque plus qu’à reprendre le contrôle de la situation.

       

      Contact Mail du cabinet Herez Israël : herez.israel@herez.com

       

      Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.

      Achevé de rédiger le 4 janvier 2023.

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        Marc Touati : La baisse de l’euro est durable face au shekel et au dollar

        Quelles conséquences la baisse de l’euro aura-t-elle sur l’économie mondiale et sur une épargne en shekel ? Éclairages avec l’économiste Marc Touati.

        Herez Israël. Quelles sont les raisons de la baisse de l’euro ?

        Marc TOUATI : La baisse de l’euro notamment face au dollar est due à trois raisons principales. Tout d’abord, la différence de taux d’intérêt monétaire. Les Américains ont très vite réagi en les augmentant contrairement à la Zone Euro. Le taux d’intérêt de base de la Réserve fédérale américaine (FED), qu’on appelle le taux objectif des fonds fédéraux est une sorte de coût de l’argent à court terme. Il est à 2,5 %. En Zone Euro, le taux correspondant de la Banque Centrale Européenne (BCE), le taux refi, est de seulement 0,5%. Cet écart de deux points favorise le dollar par rapport à l’euro ; le dollar est ainsi mieux rémunéré. Le carry trade consiste, pour les investisseurs, à s’endetter en euro à 0,50 % en plaçant instantanément en dollars à 2,50 %, donc deux points de rendement supplémentaires. Ensuite, l’euro baisse face à d’autres devises comme le franc suisse, le shekel ou le rouble. Il y a donc une autre raison conjoncturelle de cette tendance à la baisse : la Zone Euro est en train de tomber en récession, ce qui réduit l’appétence des investisseurs pour sa devise. Enfin, la troisième raison est plus structurelle. Il y a une crise de confiance généralisée à l’égard de la Zone Euro, pas seulement en termes de croissance mais aussi en termes de zone monétaire.

         

        En juillet et pour la première fois depuis 2002, 1 euro était égal à 1 dollar. Cette parité est-elle durable ? Quelles conséquences cela aura sur l’économie mondiale ?

        La baisse d’une devise peut avoir un avantage sur les exportations, rendues par là même un peu moins chères. Mais dans la Zone Euro, notamment la France, la plupart des exportations se passent à l’intérieur. La baisse de l’euro n’a donc que peu d’effets positifs. À l’inverse, elle revêt un coût conséquent, dans la mesure où elle renchérit le prix des produits importés et notamment des matières premières, qui sont libellées en dollar. Ce qui accroit encore l’inflation, qui est déjà très forte.

        La baisse de l’euro est pérenne notamment face au dollar, dans la mesure où les trois raisons de sa baisse évoquées précédemment sont durables. Cela va donc malheureusement encore accroître l’inflation, donc casser le pouvoir d’achat et aggraver la récession, ce qui va encore renforcer la baisse de l’euro…

        Au niveau mondial, le danger porte sur une nouvelle crise de la dette publique et une « explosion » de la Zone Euro, une sorte de faillite Lehman Brothers puissance 20… Cela aurait des conséquences dramatiques pour l’économie mondiale, y compris aux États-Unis et en Israël, qui ont des liens économiques et financiers importants avec la Zone Euro.

        Peut-on espérer une remontée de l’euro ?BCE

        La BCE doit retrouver une certaine crédibilité en arrêtant la planche à billets. Mais aussi en augmentant ses taux d’intérêt, qui sont beaucoup trop bas, afin de stopper cette baisse. Elle le fera à petite dose pour ne pas casser la croissance. Pour espérer une remontée, il faudrait aussi que la guerre en Ukraine s’arrête et que la croissance redémarre… Donc pas avant 2023.

        « L’euro subit une double peine : il baisse face au dollar tandis que le shekel s’apprécie face au dollar »

        Concernant le shekel, comment expliquer son renforcement structurel par rapport à l’euro ?

        Il n’y a pas de marché direct euro-shekel. Il y a un marché intermédiaire notamment via le dollar : le shekel-dollar puis l’euro-dollar. Le shekel continue de se renforcer, notamment avec l’afflux de dollars. En effet, des flux internationaux se dirigent vers les startups israéliennes qui se développent de plus en plus, souvent implantées aux États-Unis voire rachetées par des entreprises américaines. L’euro subit une double peine : il baisse face au dollar tandis que le shekel s’apprécie face au dollar. L’euro baisse donc « deux fois », d’où cette forte baisse ressentie face au shekel. Néanmoins, le dégonflement de la bulle du numérique aujourd’hui devrait entraîner un petit peu moins d’afflux de devises sur le shekel. Il y a cependant beaucoup de particuliers et d’investisseurs de la « diaspora » qui souhaitent s’installer et/ou investir en Israël, ce qui participe à l’appréciation du shekel.

        « Le shekel pourrait se stabiliser voire « baisser » (donc s’apprécier) encore vers les 3 »

        Existe-t-il un niveau juste d’équilibre pour ces devises ? Quelles sont vos prévisions pour l’année prochaine ?

        • Si l’on observe la parité des pouvoirs d’achat entre les États-Unis et la Zone Euro, le niveau d’équilibre pour l’euro-dollar est de 1,10$ pour 1€. Nous sommes très en deçà.
        • Concernant l’euro/shekel, le niveau d’équilibre serait d’au moins 4,20nis pour 1€, contre 3,25nis actuellement.Il y a une marge de réappréciation de l’euro mais cela va dépendre de la situation sur l’économie de la Zone Euro.
        • Concernant le dollar/shekel, l’équilibre est autour des 4nis pour 1$, contre 3,30nis actuellement. On est un peu moins loin, et on pourrait atteindre 4,50nis car l’économie américaine va bien résister tandis que l’économie israélienne ne peut pas supporter un shekel trop fort trop longtemps.

        Le shekel pourrait se stabiliser voire « baisser » (donc s’apprécier) encore vers les 3. C’est assez douloureux surtout pour nos amis retraités français qui vivent en Israël avec leurs revenus en euros. Quant au dollar on peut imaginer une remontée vers les 3,70 voire 4. Les crises sont toujours des phases d’opportunité !

        « Le 25 septembre 2022 est une date clé pour la rentrée puisqu’elle sera marquée par les élections législatives italiennes »

        Quels sont les rendez-vous de la rentrée à suivre de près ?

        Beaucoup de dangers persistent sur cette rentrée à part cette chute de l’euro dangereuse pour la stabilité de la Zone Euro et au niveau mondial. La guerre en Ukraine, l’enlisement à Taiwan, le ralentissement chinois, cette inflation qui n’en finit pas – les indicateurs avancés montrent qu’elle va continuer à augmenter notamment en Europe et en France. Sans oublier une récession des deux côtés de l’Atlantique. Les Etats-Unis devraient certes mieux résister grâce à un taux de chômage de plein-emploi à 3,5 %, contre par exemple 7,4 % en France. Enfin, le 25 septembre 2022 est une date clé pour la rentrée puisqu’elle sera marquée par les élections législatives italiennes. Une « Marine Lepen italienne » qui a le vent en poupe pourrait créer un nouveau gouvernement italien potentiellement europhobe. Cela pourrait entraîner une nouvelle crise existentielle de la Zone Euro, qui sera beaucoup plus difficile à gérer lors de la crise grecque de 2010-2015. Rappelons qu’à l’époque la dette grecque était de 350 milliards d’euros, contre 2 800 milliards d’euros pour la dette publique italienne aujourd’hui… Cela fait tout même froid dans le dos.

         

        Effacer les dettes publiques peut être une solution ?

        Techniquement, cela n’est pas possible car la plupart des dettes ont été achetées par la BCE ou encore la FED. Elles sont donc au bilan de la banque centrale, ce qui signifie que si on les annule, on doit parallèlement, détruire de la monnaie, ce qui est difficilement envisageable.

        Et même si, par miracle, on trouve un subterfuge, cela signerait la fin de la Zone Euro : les Allemands et les Hollandais ne se laisseront pas faire. Les distorsions entre les dettes des différents pays sont importantes : par exemple, en France, la dette publique est à bientôt 120% du PIB, contre 70% en Allemagne. Enfin, difficile de prêter à nouveau lorsque les dettes sont annulées : les taux d’intérêt seront plus élevés, ce qui générera une récession, une hausse des déficits, encore plus de dette et donc nous sortirons tous perdants.

         

        Que conseillez-vous aux investisseurs souhaitant protéger leur épargne ?

        Le patrimoine d’un investisseur de la Zone Euro fond comme neige au soleil s’il veut acheter à l’international. Il y a quelques années, je conseillais de se diriger vers des valeurs refuges comme le franc suisse qui atteint des valeurs record par rapport à l’euro. Je conseille de diversifier ses investissements avec un horizon de placement le plus long possible. Les États-Unis, Israël, l’immobilier, les actions donnant des dividendes, un peu d’or (ce que j’appelle garder une « poire pour la soif »)…  S’il y a un besoin d’argent à court terme, il faut être extrêmement prudent et rester plus ou moins liquide car cela va secouer.

        Interview réalisée le 23 août 2022

        Note : le 1er septembre 2022, Marc TOUATI sort son nouveau livre RESET II – bienvenue dans le monde d’après

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          Le Forum du Patrimoine – Herez Israël x Chambre de Commerce

          La 5e édition du Forum du Patrimoine organisée par Herez Israël et la CCIIF s’est tenue le 7 juillet 2022 à la Bourse de Tel-Aviv.

          L’origine du Forum du Patrimoine

          Le 7 juillet 2022, à la Bourse de Tel-Aviv, s’est tenue la 5ème édition du Forum du Patrimoine organisée conjointement par le cabinet Herez Israël et la Chambre de Commerce Israël-France. Nous remercions tous les participants ainsi que nos partenaires pour ce moment unique de rencontres et d’échanges.

          En guise d’introduction, nous aimerions parler de l’origine du Forum.
          Notre métier est tourné vers le conseil. Nous nous plaçons en tant que chef d’orchestre du patrimoine et lui donnons certaines directions, en fonction des besoins et projets de nos clients. Accompagner ces derniers sur le marché israélien et les orienter vers des partenaires qualifiés lorsque le besoin se présente est une autre facette de ce métier.

          Ainsi, le Forum du patrimoine permet, chaque année, de donner aux particuliers francophones un accès direct et privilégié à des expert(e)s et des thématiques patrimoniales d’actualité. Tout au long de la soirée, des interventions, en français, sont assurées par des professionnels de qualité présents en Israël (expert-comptable, avocat, conseiller etc.).

          Nous vous proposons dans le corps de cet article les points saillants de la soirée à travers cette synthèse illustrée et restons disponibles si vous souhaitez prendre rendez-vous, sans engagement, avec notre cabinet de conseil.

          19h30 – Après un cocktail dinatoire, les participants sont invités à rejoindre la salle de conférence de la Bourse financière de Tel-Aviv.

          Introduction – Comment Israël pourra-t-elle prolonger le miracle économique ?

          Yaëlle Ifrah, conseillère parlementaire à la Knesset, ouvre le bal.
          Spécialiste des questions d’économie, de social et de consommation mais aussi fervente défenseuse d’Israël, Yaëlle Ifrah décrypte durant son intervention les nouveaux défis de la société israélienne. Si la prédominance de la High-Tech est remarquable (10% du PIB), elle laisse entrevoir les inégalités de salaire dans les autres secteurs (30 000 shekels VS salaire minimum de 5 300 shekel). La mutation du marché du travail, l’éducation, la faible productivité des salariés ou encore le coût de la vie sont d’autres enjeux indispensables au perfectionnement du pays.

          Table ronde – Points d’immobilier et de fiscalité avec les lauréats desBusiness Awards de la CCIIF 

          Organisé en avril dernier par la Chambre de commerce Israël-France, l’évènement des Business Awards a récompensé un pôle d’experts ayant un rôle significatif en Israël auprès des francophones. Les lauréats, Moshe Assuline (expert-comptable), Patrick Benzimra (avocat), Emmanuel Seror (Banque Mizrahi-Tefahot) et Laurent Perez (DG de Herez Israël), se réunissent autour d’une table ronde animée par le président de la CCIIF, Dr Daniel Rouach.

          Parmi les questions posées : comment financer un bien résidentiel avec la banque ? Quelle fiscalité s’agissant d’un bien commercial (achat, location, vente) ? En cas de pertes en capital, quelles optimisations votre cabinet préconise-t-il ? Quelle classe d’actifs offre une fiscalité intéressante en Israël ?

           

          Conférences – Trois approches pour faire face à tout contexte

          Le contexte de crise actuel est complexe. Guerre en Ukraine, fermeture de la Chine, persistance du covid, période inflationniste, marchés boursiers chahutés… Pourtant, la vie ne s’arrête pas. Comment investir en prenant en compte ces éléments ? 

          • Yohan Kadoch, CEO de Psagot Investment House, parle tout d’abord des investissements financiers et de la singularité de la stratégie long short.
          • Rudy Neuhof, Co-Head de Tikehau Capital en Israël, dresse quant à lui un portrait des alternatives qu’offre le non coté (dette privée, actifs réels, private equity).
          • Enfin, Laurent Perez, Directeur Général de Herez Israël, souligne l’importance de mettre en place des stratégies d’investissementdiversifiées à court, moyen et long terme. Il s’attarde enfin sur l’immobilier en Israël, un investissement toujours opportun qui peut se décliner selon une approche régionale, par le financement de projets immobiliers ou encore par l’achat de terrains.

          Nous offrons à nos clients un accès direct à des expertises comme celles des sociétés de gestion Tikehau et Psagot, traditionnellement réservées aux investisseurs institutionnels. Vous avez des projets d’investissement en Israël et/ou en France et souhaitez être recontacté ?

          Ê T R E – R A P P E L É ?

           

            Horaire d'appel

            L’économie israélienne à l’épreuve de 2022

            Deux années après le début de la crise sanitaire, alors que nous pensions tout juste retrouver le chemin de la croissance et de la stabilité, l’invasion russe en Ukraine a une fois de plus déstabilisé les marchés et semé le doute parmi les investisseurs. Point sur l’économie israélienne.

            Décryptage de l’actualité économique en Israël

            C’est à la fin des années 80 que naît l’acronyme « VUCA » (Volatility, Uncertainty, Complexity, Ambiguity). Basé sur les théories des universitaires américains Warren Bennis et Burt Nanus, VUCA décrit alors un monde métamorphosé par la dissolution de l’URSS. Un monde de plus en plus volatil, incertain, complexe et ambigu. Une chose est certaine, ce terme est toujours d’actualité. Il décrit parfaitement la réalité à laquelle nous avons été confrontés depuis ces deux dernières années.

            La situation macroéconomique depuis le début de l’année est de ce fait anxiogène.Sortis à peine du Covid, nous avons été assaillis par la hausse des prix et les pénuries. Les circuits économiques se sont trouvés saturés.La guerre en Ukraine n’a rien amélioré avec l’accélération de la hausse des prix. La flambée de l’énergie et des matières premières alimentent la hausse des taux et une inflation quasi-généralisée.Enfin, les marchés mondiaux peinent à se redresser. 

            Dans un tel contexte, nous allons chercher à comprendre comment Israël fait face à tant de défis. Le pays est-il toujours résilient face à l’instabilité des marchés ?

             

            Une bonne résistance

            Tout d’abord, il est bon de rappeler que l’agence de notation Moody’s a, en avril dernier, augmenté les perspectives de notation d’Israël à « Positive ». Sa notation souveraine, A1, a quant à elle été confirmée. L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a quant à elle maintenu en mai dernier la note favorable d’Israël à AA avec une perspective stable. Les raisons : la performance budgétaire et la robustesse de son économie.

            En effet, l’économie israélienne a bien résisté en 2020 durant la première année de pandémie, avec une croissance négative de 2,2%, l’un des meilleurs taux des pays de l’OCDE. En 2021, sa croissance de 8,1% a dépassé les prévisions, révélée la plus élevée depuis 2000, d’après le Bureau central des statistiques.

            L’efficacité et la vitesse des campagnes de vaccination ont permis un retour à la normale plus tôt que prévu par rapport à beaucoup d’autres pays.

            La forte reprise de l’économie israélienne

            Cette reprise a d’une part poussé la consommation privée, qui a représenté 50% du PIB. D’autre part, les investissements étrangers en Israël ont quant à eux constitué 20% du PIB (Source : Israël/Études Économiques – Coface, n.d.).

            Les accords d’Abraham vont en ce sens permettre d’accélérer les investissements étrangers. Notamment grâce à la création d’un fonds d’investissement de 10 milliards de dollars par les Emirats Arabes Unis. De cette nouvelle alliance ont également découlé des accords de libre-échange qui devraient s’appliquer sur 95% des produits échangés.

            De plus, le marché du travail se porte bien. Le taux de chômage a en effet presque retrouvé son niveau pré-pandémie. Il s’élève à 3,5% en Juin 2022, contre 3,4% en mars 2020, autrement dit période de plein emploi. Ce taux a même atteint son plus bas niveau en 50 ans, d’après le Bureau central des statistiques.

            Le déficit budgétaire

            Concernant le déficit budgétaire, les chiffres sont également positifs. Le nouveau gouvernement a réussi à réduire considérablement le déficit budgétaire en 2021, le ramenant à 4,5% du PIB contre 11,4% en 2020. Cela s’explique principalement par la baisse des dépenses liées au Covid-19 et à la santé (réduction de plus de 68 milliards de shekels). Mais aussi par la hausse des recettes fiscales (plus de 30%) et à la croissance.

            Bien que selon les prévisions le déficit budgétaire devrait continuer de rétrécir (3,6% du PIB en 2022 et 3,4% en 2023), il reste cependant plus élevé que sa moyenne entre 2015 et 2019 (2,3%). (Devaux, Eco Emerging // 1st quarter 2022).

            Israël a su faire preuve de résilience face aux nombreuses crises mondiales. Néanmoins, certains effets néfastes de ces crises influent sur l’économie du pays.

             

            Quid de l’inflation et du taux de change

            Qu’est ce que l’inflation ?

            • une augmentation générale et durable des prix
            • une perte du pouvoir d’achat/de valeur de la monnaie
            • une économie nationale touchée dans son ensemble, pas seulement le coût de la vie

            L’inflation que nombreux experts pensaient ne plus voir revenir est réapparue dans la grande majorité des pays occidentaux. Si le taux d’inflation en Israël a dépassé 3,5%, il reste tout de même relativement faible face à celui des pays de l’OCDE (5,8%) et face à l’Union Européenne (6,8%).

            La hausse de l’indice des prix à la consommation était légèrement inférieure au mois de mars par rapport aux prévisions des experts. La Banque d’Israël avait donc fixé les taux d’intérêt plus haut que nécessaire (0,35% au lieu de 0,15%). L’inflation sur les douze derniers mois reste cependant plus élevée que la fourchette cible de la Banque d’Israël (1-3%) et ce, pour le troisième mois consécutif.

            dollar shekel euroLa valeur du shekel face au dollar et à l’euro suscite également beaucoup d’intérêt depuis plusieurs mois. En effet, la volatilité du cours du shekel est très forte et après avoir atteint son niveau le plus bas en janvier 2022 (3,10ILS/$ et 3,50ILS/€), il est remonté en l’espace de quelques mois, jusqu’à atteindre un niveau de 3,46ILS/$ et de 3,65ILS/€ au 22 Mai 2022.

            Le graphique représente le cours du Shekel face à l’Euro et au Dollar sur les cinq dernières années. On remarque une nette corrélation entre ces deux monnaies, bien que le Dollar se montre bien plus fort que l’Euro depuis le début de la guerre en Ukraine.

            Comment expliquer la récente baisse du shekel ?

            économie israélienneTout d’abord, la guerre en Ukraine continue de s’enliser dans un conflit de plus longue durée. De nombreux pays ont pris parti face à la Russie qui elle, ne semble pas revenir sur ses positions. Cependant, les pays de l’Union Européenne se retrouvent dans une situation délicate concernant le gaz et pétrole russe. Pour certains pays comme la Finlande et l’Autriche, le gaz russe représente 75% de leurs importations extra-européenne de gaz, contre 25 à 50% pour la France ou l’Italie. Bruxelles a donc dévoilé un plan énergétique « Repower EU » qui a pour stratégie de se tourner davantage vers d’autres fournisseurs comme les Etats-Unis ou le Moyen-Orient. Cela a pour effet de renforcer les Etats-Unis et le dollar qui, dans ce conflit, jouent le rôle de principal soutien à l’Ukraine. Israël fait quant à elle preuve d’indépendance énergétique face à la Russie, et cherche même à devenir un futur pays exportateur de gaz depuis la découverte et l’exploitation de gisement dans ses territoires maritimes.

            Tensions sécuritaires et instabilité politique

            De plus, les tensions sécuritaires autour de Jérusalem et la dernière vague d’attentats qui a traversé le pays, causant la mort de 19 israéliens, a également joué défavorablement pour le Shekel. Ces périodes de tensions ont pour habitude d’affaiblir la monnaie israélienne. Cependant, cette baisse reste momentanée et le Shekel revient très rapidement à son niveau originel.

            Enfin, la coalition gouvernementale, qui avait jusqu’à présent réussi à rester unie, risque désormais de se dissoudre à la suite de la résurgence du conflit. Cela pourrait engendrer de nouvelles élections et replonger le pays dans une période d’instabilité politique. Économiquement parlant, cela signifierait donc l’incapacité du gouvernement provisoire à voter les futurs budgets et les mesures nécessaires au bon développement du pays.

            Ci-dessous un graphique représentant le cours du Shekel face à l’Euro et au Dollar sur les cinq dernières années. On remarque une nette corrélation entre ces deux monnaies, bien que le Dollar se montre bien plus fort que l’Euro depuis le début de la guerre en Ukraine.

             

            Économie israélienne : quels principaux défis ?

            Nous comprenons donc que malgré un contexte difficile, Israël continue de faire preuve de résilience. Elle le doit à une économie diversifiée et fortement intégrée dans le commerce mondial, notamment par son secteur des technologies de pointe. Malgré tout, des menaces pèsent sur ce petit État. Le conflit israélo-palestinien, la guerre en Ukraine, l’inflation et l’instabilité politique sont les principaux défis que le pays devra relever.

            L’AVIS DE HEREZ ISRAËL

            Investir en Israël peut s’avérer plus difficile qu’auparavant en raison de la situation mondiale. Il est donc judicieux de faire appel à des experts afin d’obtenir la meilleure analyse possible concernant vos projets d’investissements, qu’ils soient immobiliers ou financiers. Si vous êtes intéressés par l’immobilier en Israël ou que vous souhaitez réaliser un audit patrimonial, vous pouvez nous contacter en remplissant le formulaire ci-dessous.

            Achevé de rédiger le 1er juin 2022.

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