Retour sur la réforme judiciaire qui divise Israël

Ce début d’année 2023 a secoué Israël avec l’annonce du projet de réforme judiciaire. Quelle est l’origine de cette réforme et son intérêt ? Pourquoi fait elle autant polémique ? Quelles sont les conséquences économiques en Israël et dans le monde ?

L’agence de notation internationale Moody’s a revu à la baisse le 14 avril les perspectives de la note de crédit d’Israël, passant de « positives » à « stables », pour la première fois depuis des années, évoquant la « détérioration de la gouvernance ». Quelle est l’actualité du pays ? Nous vous proposons à travers cet article une synthèse de l’actualité de la réforme, entre son origine remontant à la création de l’Etat d’Israël (I) et les vives tensions qui divisent le pays aujourd’hui (II). En second temps, nous décrypterons les retombées économiques et donnerons notre avis sur les opportunités d’investissement en Israël dans ce contexte.

I- La gestation de la réforme judiciaire

 

A) Israël, rare pays sans Constitution écrite

Une Constitution peut être définie comme étant une loi supérieure qui limite le pouvoir de l’Etat et de ses institutions et garantit les droits et les libertés fondamentales du peuple. Son contenu varie en fonction du pays.

Israël

Israël est l’un des rares pays n’ayant pas de Constitution écrite, sur le modèle du Royaume-Uni.

 

Lors de la création de l’État d’Israël en mai 1948, l’idée d’une Constitution israélienne est pourtant longuement discutée. Le père fondateur d’Israël, David Ben Gourion, ne souhaite finalement pas soumettre l’État d’Israël à une Constitution, pour plusieurs raisons. Selon lui, la majorité en place doit déterminer les règles et celle-ci évolue avec le temps. Promulguer une Constitution à cette époque restreignait de plus son propre pouvoir. Aussi, les Juifs israéliens étaient encore trop peu nombreux à l’époque pour permettre à Ben Gourion d’identifier un modèle de constitution adapté (un modèle des Etats-Unis ? De la Russie ? etc). Enfin, au lendemain de la guerre d’indépendance, il fallait éviter une division interne entre les partis laïcs et religieux, ces derniers considérant la Torah comme seule Constitution pour un État juif.

La première Knesset (le Parlement) parvient alors à un compromis en 1950, connu sous le nom de « Résolution Harari » : à défaut de Constitution, les futures Knesset voteront, au fil des ans, des lois fondamentales.

 

« Dans ce contexte où les questions constitutionnelles n’étaient résolues ni par le pouvoir constituant, ni par le pouvoir législatif, c’est le juge qui a le plus souvent tranché ». Anne Jussiaume, Maître de Conférences en droit public à  l’Université de Reims Champagne Ardenne (1)

B) L’évolution de la cour suprême israélienne face à une Constitution lacunaire : de l’interprétation à l’activisme juridique

 

La Cour suprême israélienne a été créée en 1949 et fait simplement office de cour de cassation en veillant à la séparation des pouvoirs. Elle bénéficie d’un très large consensus au sein de l’opinion publique. Son rôle prend de l’ampleur dans les années 90, au moment où le juge Aharon Barak, considéré comme ultra-libéral, élève la loi sur les droits de l’Homme au rang de loi constitutionnelle. Il révolutionne alors le monde juridique en Israël en prônant un activisme juridique qui a fait l’objet de vives polémiques.

« A partir de 1995, date du fameux arrêt United Mizrahi Bank, le juge israélien ne s’est plus simplement contenté de pallier les lacunes multiples du texte constitutionnel. Il a cherché à aller plus loin. Il a essayé de tirer le meilleur profit des textes mis à sa disposition par la Knesset, tout en envisageant éventuellement d’exercer un contrôle sans référence textuelle. » Anne Jussiaume

Yariv LevinL’idée d’une réforme du système juridique visant à réduire le pouvoir de la Cour suprême se développe alors rapidement dans l’esprit de Benjamin Netanyahu. En 2011, le député Likoud Yariv Levin présente pour la première fois son projet de réforme du système juridique. La victoire de la droite nationaliste et religieuse lors des élections du 1er novembre 2022 permet, pour la première fois, d’envisager la mise en œuvre de cette réforme. Très proche de Benjamin Netanyahu, Yariv Levin pose comme condition à son entrée dans l’actuel gouvernement 2023 sa nomination en tant que ministre de la Justice et une carte blanche pour concrétiser sa réforme.

II- L’actualité de la réforme judiciaire

 

A) Une lutte interne

manifestation Israël

 

Le 5 janvier 2023, Yariv Levin présente aux Israéliens la première étape de son plan de réforme. La réforme comprend plusieurs points importants qui suscitent de nombreux débats au sein du peuple israélien, notamment : la création d’une clause dérogatoire, qui permet au Parlement israélien (Knesset) d’annuler les décisions de la Cour suprême, le contrôle de la nomination des juges, l’avancement de l’âge de la retraite des juges et nommer des conseillers juridiques impartiaux. En résumé, les propositions de la coalition Netanyahu tendent à affaiblir le pouvoir de contrôle de la Cour vis-à-vis de la Knesset et, en parallèle, à laisser au gouvernement un pouvoir presque absolu sur la nomination des juges.

Depuis la publication de ce plan de réforme, des manifestations rassemblent régulièrement des milliers de personnes dans les grandes villes d’Israël en opposition ou en soutien à cette réforme. Les opposants affirment que la réforme déséquilibre les pouvoirs au profit des élus et remet en cause la démocratie ainsi que les droits des minorités. Tandis que les partisans souhaitent rééquilibrer les pouvoirs en mettant un frein à l’activisme de la Cour Suprême, jugée trop politisée et non représentative de la majorité.

Afin de calmer les vives tensions qui déchirent le pays, le premier ministre Netanyahu a déclaré le 27 mars le gel de la réforme judiciaire et souhaiterait y revenir en juillet 2023.

 

« Il y a 3000 ans, ici à Jérusalem, le jugement de Salomon a eu lieu. (…) Aujourd’hui, les deux parties de la controverse nationale prétendent aimer le bébé, notre pays. (…) Je ne souhaite pas couper la nation en deux. Pendant trois mois, j’ai appelé à plusieurs reprises au dialogue et j’ai également dit que je ne laisserais rien au hasard pour trouver une solution parce que je me souviens, nous nous souvenons, que nous ne faisons pas face à des ennemis mais à nos frères. » Extrait du discours télévisé de Netanyahu en date du 27 mars 2023

B) Les conséquences économiques : la remise en cause d’Israël ?

Les personnalités du secteur de la High Tech, de la finance, ou encore en politique ont averti que le projet de réforme judiciaire porterait préjudice à la réputation d’Israël en tant que démocratie stable et centre d’investissement et d’affaires. Un ralentissement des investissements étrangers dans la high tech locale et la « fuite des cerveaux » sont également évoqués.

La réforme préoccupe particulièrement le secteur de la High Tech israélienne, principal moteur de croissance de l’économie israélienne (15,3% du PIB). De plus, plus de 4 milliards de dollars ont été transférés d’Israël vers des banques étrangères au cours des dernières semaines.

Les entreprises technologiques israéliennes ont levé 1,7 milliard de dollars au cours du premier trimestre de cette année, soit une baisse de 70 % par rapport aux 5,8 milliards de dollars levés au cours des trois premiers mois de 2022, selon un rapport du centre de recherche IVC et LeumiTech. Il s’agit du chiffre le plus bas depuis quatre ans.

L’avis de la maison Herez Israël

 

Instabilité politique et sociale, confiance altérée, volatilité sur le marché des changes, fuite de capitaux… Ce sont en effet des réalités à court terme. En revanche, nous restons confiants concernant la résilience du pays, grâce à ses nombreux relais de croissance robustes et sa situation géopolitique. En témoigne l’agence de notation Moody’s, qui a tout de même maintenu la note souveraine d’Israël à A1, évoquant notamment une « forte croissance économique [et] l’amélioration de sa solidité budgétaire. »

Quels sont les points forts d’Israël ? Tout d’abord, une autosuffisance en gaz naturel permet à Israël de ne pas subir les pressions mondiales sur le prix de l’énergie. De plus, les Accords d’Abraham signés en 2020 ont ouvert de nouvelles opportunités économiques sur le plan du commerce, de l’investissement et des technologies.  Enfin, les entreprises de high tech mondialement compétitives d’Israël restent un moteur de croissance important.

Ainsi, cette crise ne doit pas faire perdre de vue la solidité économique d’Israël ni ses opportunités d’investissement. La hausse des taux d’intérêt calme le marché immobilier qui présente des offres à la baisse. Enfin, le repli du shekel représente un bon moment pour changer ses euros et investir en shekel en Israël. Nous vous proposons de prendre rendez-vous avec le cabinet pour parler de vos projets.

Article achevé de rédiger le 18 avril 2023.

(1) Anne Jussiaume «La Cour suprême et la Constitution en Israël : Entre activisme et prudence judiciaire », Jus Politicum, n° 3 [http://juspoliticum.com/article/La-Cour-supreme-et-la-Constitution-en-Israel-Entre-activisme-et-prudence-judiciaire-156.html]

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    Mitspe Yehouda, des parcelles de terrain près de Jérusalem

    Les parcelles de Mitspe Yehouda, un investissement immobilier différenciant ? Nous avons interviewé M. Israel Jarmon, directeur commercial du projet pour les Français.

    Le développement de nouvelles villes est répandu en Israël. Investir en amont dans l’immobilier connaît un très fort succès depuis des années pour les Israéliens désireux de s’exposer au marché immobilier. Malgré un timing parfois plus long, le prix et le potentiel rendement restent extrêmement intéressants. Il faut ainsi savoir identifier les pépites de demain, comme celle de Mitspe Yehouda.

    Nous sommes heureux de pouvoir partager avec vous ce projet de façon exclusive, à un prix négocié par le cabinet Herez Israël. Nous vous faisons découvrir les récentes nouvelles à travers une interview de M. Israel Jarmon, directeur commercial de ce projet pour les Français.

     

    Monsieur Jarmon, pouvez-vous nous dire en quoi consiste cet investissement immobilier ?

    Israel Jarmon. L’opportunité qui est donnée est la possibilité d’acquérir dès aujourd’hui des parcelles de terrain. Chaque propriétaire de parcelles aura le droit, au moment de l’obtention du TABA, de construire un appartement de 100 m2 dans cette future ville d’Israël. Cette dernière sera située à seulement 12 minutes de Jérusalem une fois la route 80 construite. M. Oury Ariel, ancien ministre du logement en charge de l’obtention de l’autorisation, évalue le démarrage du projet dans un horizon de 3 à 5 ans.

    Pourriez-vous nous parler de la genèse de ce projet immobilier Mitspe Yehouda ?

    investir Israël immobilier

    La décision gouvernementale de 1984 d’autoriser la construction de la ville de Mitspe Yehouda

    IJ. Le terrain, d’appartenance privée, avait par le passé obtenu une autorisation de construction, avec un plan de développement urbain, mais celle-ci a été suspendue. En effet, la loi le prévoit si la construction ne débute pas dans les 10 ans à compter de l’autorisation. Aujourd’hui, l’obtention d’une nouvelle autorisation est en cours. L’équipe en place est très dynamique et participe activement à l’accélération des autorisations sur le terrain. La présence de l’ancien ministre du logement Oury Ariel dans l’équipe dirigeante est un atout indéniable pour ce projet. Il a en effet participé à l’avancée de la construction dans tout Israël : pour l’année 2014 seulement, le ministère du logement avait commercialisé plus de 50 000 nouvelles unités, un record absolu à l’époque du nombre d’unités de logements accordés par l’État d’Israël depuis sa création.

    « La présence de l’ancien ministre du logement Oury Ariel dans l’équipe dirigeante est un atout indéniable  »

    Quelle est l’actualité concernant le processus administratif de Mitspe Yehouda ?

    IJ. Il y a de très bonnes nouvelles. Le gouvernement a débloqué des budgets à hauteur de 1.5 millions NIS à destination de divers consultants pour la planification de la ville (voirie, tout à l’égout, électricité, eau etc). Pour bien comprendre et mesurer ces nouvelles, je voudrais rappeler que ce même processus a eu lieu par exemple à Maale Adoumim qui est désormais une ville à part entière et qui connaît un fort développement.

    « Le gouvernement a débloqué des budgets à hauteur de 1.5 millions NIS »

    Pensez-vous que le nouveau gouvernement jouera un rôle favorable au projet ?

    IJ. Oui. Le ministre nommé en charge du développement de la région Yehouda Ve Chomron (Judée Samarie) est Bezalel Smotrich. C’est une excellente nouvelle pour le projet dans la mesure où il s’agit d’un sioniste aux idéaux clairs.
    Par ailleurs il est de notoriété publique que l’avocat du projet de Mitspé Yehouda, Doron nir Tsvi, a fait passer son barreau au ministre, ce qui nous permet d’affirmer clairement que Smotritch est extrêmement optimiste quant à la possibilité de pouvoir accorder les autorisations au projet.

    « Il manque plus de 100.000 logements aux jeunes couples israéliens »

    immobilier IsraëlDe plus, il est important de rappeler que la société israélienne subit un grand décalage entre l’offre d’appartements et la demande de logements, toujours plus forte année après année. Ce déséquilibre provoque un fort déficit d’appartements disponibles et une hausse des prix. Il manque plus de 100.000 logements aux jeunes couples israéliens, qui vivent dans des conditions lamentables (caves, parking réaménagé, chez leurs parents etc.). Le gouvernement est parfaitement conscient de ce drame silencieux et s’est engagé à tout faire pour le résoudre. Attendu que la région de Jérusalem est la plus touchée par cette pénurie, Mitspe Yehouda constitue une excellente solution.

    Avis Herez Israël

    • Proximité de Jérusalem
    • Diversification du patrimoine
    • Accès à l’immobilier de façon différenciante dans des conditions privilégiées pour les clients Herez
    • Lien direct avec l’équipe en charge du projet et le propriétaire privé
    • Pour en savoir plus, contactez-nous ici

     

    Interview réalisée en janvier 2023

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      Marc Touati : La baisse de l’euro est durable face au shekel et au dollar

      Quelles conséquences la baisse de l’euro aura-t-elle sur l’économie mondiale et sur une épargne en shekel ? Éclairages avec l’économiste Marc Touati.

      Herez Israël. Quelles sont les raisons de la baisse de l’euro ?

      Marc TOUATI : La baisse de l’euro notamment face au dollar est due à trois raisons principales. Tout d’abord, la différence de taux d’intérêt monétaire. Les Américains ont très vite réagi en les augmentant contrairement à la Zone Euro. Le taux d’intérêt de base de la Réserve fédérale américaine (FED), qu’on appelle le taux objectif des fonds fédéraux est une sorte de coût de l’argent à court terme. Il est à 2,5 %. En Zone Euro, le taux correspondant de la Banque Centrale Européenne (BCE), le taux refi, est de seulement 0,5%. Cet écart de deux points favorise le dollar par rapport à l’euro ; le dollar est ainsi mieux rémunéré. Le carry trade consiste, pour les investisseurs, à s’endetter en euro à 0,50 % en plaçant instantanément en dollars à 2,50 %, donc deux points de rendement supplémentaires. Ensuite, l’euro baisse face à d’autres devises comme le franc suisse, le shekel ou le rouble. Il y a donc une autre raison conjoncturelle de cette tendance à la baisse : la Zone Euro est en train de tomber en récession, ce qui réduit l’appétence des investisseurs pour sa devise. Enfin, la troisième raison est plus structurelle. Il y a une crise de confiance généralisée à l’égard de la Zone Euro, pas seulement en termes de croissance mais aussi en termes de zone monétaire.

       

      En juillet et pour la première fois depuis 2002, 1 euro était égal à 1 dollar. Cette parité est-elle durable ? Quelles conséquences cela aura sur l’économie mondiale ?

      La baisse d’une devise peut avoir un avantage sur les exportations, rendues par là même un peu moins chères. Mais dans la Zone Euro, notamment la France, la plupart des exportations se passent à l’intérieur. La baisse de l’euro n’a donc que peu d’effets positifs. À l’inverse, elle revêt un coût conséquent, dans la mesure où elle renchérit le prix des produits importés et notamment des matières premières, qui sont libellées en dollar. Ce qui accroit encore l’inflation, qui est déjà très forte.

      La baisse de l’euro est pérenne notamment face au dollar, dans la mesure où les trois raisons de sa baisse évoquées précédemment sont durables. Cela va donc malheureusement encore accroître l’inflation, donc casser le pouvoir d’achat et aggraver la récession, ce qui va encore renforcer la baisse de l’euro…

      Au niveau mondial, le danger porte sur une nouvelle crise de la dette publique et une « explosion » de la Zone Euro, une sorte de faillite Lehman Brothers puissance 20… Cela aurait des conséquences dramatiques pour l’économie mondiale, y compris aux États-Unis et en Israël, qui ont des liens économiques et financiers importants avec la Zone Euro.

      Peut-on espérer une remontée de l’euro ?BCE

      La BCE doit retrouver une certaine crédibilité en arrêtant la planche à billets. Mais aussi en augmentant ses taux d’intérêt, qui sont beaucoup trop bas, afin de stopper cette baisse. Elle le fera à petite dose pour ne pas casser la croissance. Pour espérer une remontée, il faudrait aussi que la guerre en Ukraine s’arrête et que la croissance redémarre… Donc pas avant 2023.

      « L’euro subit une double peine : il baisse face au dollar tandis que le shekel s’apprécie face au dollar »

      Concernant le shekel, comment expliquer son renforcement structurel par rapport à l’euro ?

      Il n’y a pas de marché direct euro-shekel. Il y a un marché intermédiaire notamment via le dollar : le shekel-dollar puis l’euro-dollar. Le shekel continue de se renforcer, notamment avec l’afflux de dollars. En effet, des flux internationaux se dirigent vers les startups israéliennes qui se développent de plus en plus, souvent implantées aux États-Unis voire rachetées par des entreprises américaines. L’euro subit une double peine : il baisse face au dollar tandis que le shekel s’apprécie face au dollar. L’euro baisse donc « deux fois », d’où cette forte baisse ressentie face au shekel. Néanmoins, le dégonflement de la bulle du numérique aujourd’hui devrait entraîner un petit peu moins d’afflux de devises sur le shekel. Il y a cependant beaucoup de particuliers et d’investisseurs de la « diaspora » qui souhaitent s’installer et/ou investir en Israël, ce qui participe à l’appréciation du shekel.

      « Le shekel pourrait se stabiliser voire « baisser » (donc s’apprécier) encore vers les 3 »

      Existe-t-il un niveau juste d’équilibre pour ces devises ? Quelles sont vos prévisions pour l’année prochaine ?

      • Si l’on observe la parité des pouvoirs d’achat entre les États-Unis et la Zone Euro, le niveau d’équilibre pour l’euro-dollar est de 1,10$ pour 1€. Nous sommes très en deçà.
      • Concernant l’euro/shekel, le niveau d’équilibre serait d’au moins 4,20nis pour 1€, contre 3,25nis actuellement.Il y a une marge de réappréciation de l’euro mais cela va dépendre de la situation sur l’économie de la Zone Euro.
      • Concernant le dollar/shekel, l’équilibre est autour des 4nis pour 1$, contre 3,30nis actuellement. On est un peu moins loin, et on pourrait atteindre 4,50nis car l’économie américaine va bien résister tandis que l’économie israélienne ne peut pas supporter un shekel trop fort trop longtemps.

      Le shekel pourrait se stabiliser voire « baisser » (donc s’apprécier) encore vers les 3. C’est assez douloureux surtout pour nos amis retraités français qui vivent en Israël avec leurs revenus en euros. Quant au dollar on peut imaginer une remontée vers les 3,70 voire 4. Les crises sont toujours des phases d’opportunité !

      « Le 25 septembre 2022 est une date clé pour la rentrée puisqu’elle sera marquée par les élections législatives italiennes »

      Quels sont les rendez-vous de la rentrée à suivre de près ?

      Beaucoup de dangers persistent sur cette rentrée à part cette chute de l’euro dangereuse pour la stabilité de la Zone Euro et au niveau mondial. La guerre en Ukraine, l’enlisement à Taiwan, le ralentissement chinois, cette inflation qui n’en finit pas – les indicateurs avancés montrent qu’elle va continuer à augmenter notamment en Europe et en France. Sans oublier une récession des deux côtés de l’Atlantique. Les Etats-Unis devraient certes mieux résister grâce à un taux de chômage de plein-emploi à 3,5 %, contre par exemple 7,4 % en France. Enfin, le 25 septembre 2022 est une date clé pour la rentrée puisqu’elle sera marquée par les élections législatives italiennes. Une « Marine Lepen italienne » qui a le vent en poupe pourrait créer un nouveau gouvernement italien potentiellement europhobe. Cela pourrait entraîner une nouvelle crise existentielle de la Zone Euro, qui sera beaucoup plus difficile à gérer lors de la crise grecque de 2010-2015. Rappelons qu’à l’époque la dette grecque était de 350 milliards d’euros, contre 2 800 milliards d’euros pour la dette publique italienne aujourd’hui… Cela fait tout même froid dans le dos.

       

      Effacer les dettes publiques peut être une solution ?

      Techniquement, cela n’est pas possible car la plupart des dettes ont été achetées par la BCE ou encore la FED. Elles sont donc au bilan de la banque centrale, ce qui signifie que si on les annule, on doit parallèlement, détruire de la monnaie, ce qui est difficilement envisageable.

      Et même si, par miracle, on trouve un subterfuge, cela signerait la fin de la Zone Euro : les Allemands et les Hollandais ne se laisseront pas faire. Les distorsions entre les dettes des différents pays sont importantes : par exemple, en France, la dette publique est à bientôt 120% du PIB, contre 70% en Allemagne. Enfin, difficile de prêter à nouveau lorsque les dettes sont annulées : les taux d’intérêt seront plus élevés, ce qui générera une récession, une hausse des déficits, encore plus de dette et donc nous sortirons tous perdants.

       

      Que conseillez-vous aux investisseurs souhaitant protéger leur épargne ?

      Le patrimoine d’un investisseur de la Zone Euro fond comme neige au soleil s’il veut acheter à l’international. Il y a quelques années, je conseillais de se diriger vers des valeurs refuges comme le franc suisse qui atteint des valeurs record par rapport à l’euro. Je conseille de diversifier ses investissements avec un horizon de placement le plus long possible. Les États-Unis, Israël, l’immobilier, les actions donnant des dividendes, un peu d’or (ce que j’appelle garder une « poire pour la soif »)…  S’il y a un besoin d’argent à court terme, il faut être extrêmement prudent et rester plus ou moins liquide car cela va secouer.

      Interview réalisée le 23 août 2022

      Note : le 1er septembre 2022, Marc TOUATI sort son nouveau livre RESET II – bienvenue dans le monde d’après

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        L’économie israélienne à l’épreuve de 2022

        Deux années après le début de la crise sanitaire, alors que nous pensions tout juste retrouver le chemin de la croissance et de la stabilité, l’invasion russe en Ukraine a une fois de plus déstabilisé les marchés et semé le doute parmi les investisseurs. Point sur l’économie israélienne.

        Décryptage de l’actualité économique en Israël

        C’est à la fin des années 80 que naît l’acronyme « VUCA » (Volatility, Uncertainty, Complexity, Ambiguity). Basé sur les théories des universitaires américains Warren Bennis et Burt Nanus, VUCA décrit alors un monde métamorphosé par la dissolution de l’URSS. Un monde de plus en plus volatil, incertain, complexe et ambigu. Une chose est certaine, ce terme est toujours d’actualité. Il décrit parfaitement la réalité à laquelle nous avons été confrontés depuis ces deux dernières années.

        La situation macroéconomique depuis le début de l’année est de ce fait anxiogène.Sortis à peine du Covid, nous avons été assaillis par la hausse des prix et les pénuries. Les circuits économiques se sont trouvés saturés.La guerre en Ukraine n’a rien amélioré avec l’accélération de la hausse des prix. La flambée de l’énergie et des matières premières alimentent la hausse des taux et une inflation quasi-généralisée.Enfin, les marchés mondiaux peinent à se redresser. 

        Dans un tel contexte, nous allons chercher à comprendre comment Israël fait face à tant de défis. Le pays est-il toujours résilient face à l’instabilité des marchés ?

         

        Une bonne résistance

        Tout d’abord, il est bon de rappeler que l’agence de notation Moody’s a, en avril dernier, augmenté les perspectives de notation d’Israël à « Positive ». Sa notation souveraine, A1, a quant à elle été confirmée. L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a quant à elle maintenu en mai dernier la note favorable d’Israël à AA avec une perspective stable. Les raisons : la performance budgétaire et la robustesse de son économie.

        En effet, l’économie israélienne a bien résisté en 2020 durant la première année de pandémie, avec une croissance négative de 2,2%, l’un des meilleurs taux des pays de l’OCDE. En 2021, sa croissance de 8,1% a dépassé les prévisions, révélée la plus élevée depuis 2000, d’après le Bureau central des statistiques.

        L’efficacité et la vitesse des campagnes de vaccination ont permis un retour à la normale plus tôt que prévu par rapport à beaucoup d’autres pays.

        La forte reprise de l’économie israélienne

        Cette reprise a d’une part poussé la consommation privée, qui a représenté 50% du PIB. D’autre part, les investissements étrangers en Israël ont quant à eux constitué 20% du PIB (Source : Israël/Études Économiques – Coface, n.d.).

        Les accords d’Abraham vont en ce sens permettre d’accélérer les investissements étrangers. Notamment grâce à la création d’un fonds d’investissement de 10 milliards de dollars par les Emirats Arabes Unis. De cette nouvelle alliance ont également découlé des accords de libre-échange qui devraient s’appliquer sur 95% des produits échangés.

        De plus, le marché du travail se porte bien. Le taux de chômage a en effet presque retrouvé son niveau pré-pandémie. Il s’élève à 3,5% en Juin 2022, contre 3,4% en mars 2020, autrement dit période de plein emploi. Ce taux a même atteint son plus bas niveau en 50 ans, d’après le Bureau central des statistiques.

        Le déficit budgétaire

        Concernant le déficit budgétaire, les chiffres sont également positifs. Le nouveau gouvernement a réussi à réduire considérablement le déficit budgétaire en 2021, le ramenant à 4,5% du PIB contre 11,4% en 2020. Cela s’explique principalement par la baisse des dépenses liées au Covid-19 et à la santé (réduction de plus de 68 milliards de shekels). Mais aussi par la hausse des recettes fiscales (plus de 30%) et à la croissance.

        Bien que selon les prévisions le déficit budgétaire devrait continuer de rétrécir (3,6% du PIB en 2022 et 3,4% en 2023), il reste cependant plus élevé que sa moyenne entre 2015 et 2019 (2,3%). (Devaux, Eco Emerging // 1st quarter 2022).

        Israël a su faire preuve de résilience face aux nombreuses crises mondiales. Néanmoins, certains effets néfastes de ces crises influent sur l’économie du pays.

         

        Quid de l’inflation et du taux de change

        Qu’est ce que l’inflation ?

        • une augmentation générale et durable des prix
        • une perte du pouvoir d’achat/de valeur de la monnaie
        • une économie nationale touchée dans son ensemble, pas seulement le coût de la vie

        L’inflation que nombreux experts pensaient ne plus voir revenir est réapparue dans la grande majorité des pays occidentaux. Si le taux d’inflation en Israël a dépassé 3,5%, il reste tout de même relativement faible face à celui des pays de l’OCDE (5,8%) et face à l’Union Européenne (6,8%).

        La hausse de l’indice des prix à la consommation était légèrement inférieure au mois de mars par rapport aux prévisions des experts. La Banque d’Israël avait donc fixé les taux d’intérêt plus haut que nécessaire (0,35% au lieu de 0,15%). L’inflation sur les douze derniers mois reste cependant plus élevée que la fourchette cible de la Banque d’Israël (1-3%) et ce, pour le troisième mois consécutif.

        dollar shekel euroLa valeur du shekel face au dollar et à l’euro suscite également beaucoup d’intérêt depuis plusieurs mois. En effet, la volatilité du cours du shekel est très forte et après avoir atteint son niveau le plus bas en janvier 2022 (3,10ILS/$ et 3,50ILS/€), il est remonté en l’espace de quelques mois, jusqu’à atteindre un niveau de 3,46ILS/$ et de 3,65ILS/€ au 22 Mai 2022.

        Le graphique représente le cours du Shekel face à l’Euro et au Dollar sur les cinq dernières années. On remarque une nette corrélation entre ces deux monnaies, bien que le Dollar se montre bien plus fort que l’Euro depuis le début de la guerre en Ukraine.

        Comment expliquer la récente baisse du shekel ?

        économie israélienneTout d’abord, la guerre en Ukraine continue de s’enliser dans un conflit de plus longue durée. De nombreux pays ont pris parti face à la Russie qui elle, ne semble pas revenir sur ses positions. Cependant, les pays de l’Union Européenne se retrouvent dans une situation délicate concernant le gaz et pétrole russe. Pour certains pays comme la Finlande et l’Autriche, le gaz russe représente 75% de leurs importations extra-européenne de gaz, contre 25 à 50% pour la France ou l’Italie. Bruxelles a donc dévoilé un plan énergétique « Repower EU » qui a pour stratégie de se tourner davantage vers d’autres fournisseurs comme les Etats-Unis ou le Moyen-Orient. Cela a pour effet de renforcer les Etats-Unis et le dollar qui, dans ce conflit, jouent le rôle de principal soutien à l’Ukraine. Israël fait quant à elle preuve d’indépendance énergétique face à la Russie, et cherche même à devenir un futur pays exportateur de gaz depuis la découverte et l’exploitation de gisement dans ses territoires maritimes.

        Tensions sécuritaires et instabilité politique

        De plus, les tensions sécuritaires autour de Jérusalem et la dernière vague d’attentats qui a traversé le pays, causant la mort de 19 israéliens, a également joué défavorablement pour le Shekel. Ces périodes de tensions ont pour habitude d’affaiblir la monnaie israélienne. Cependant, cette baisse reste momentanée et le Shekel revient très rapidement à son niveau originel.

        Enfin, la coalition gouvernementale, qui avait jusqu’à présent réussi à rester unie, risque désormais de se dissoudre à la suite de la résurgence du conflit. Cela pourrait engendrer de nouvelles élections et replonger le pays dans une période d’instabilité politique. Économiquement parlant, cela signifierait donc l’incapacité du gouvernement provisoire à voter les futurs budgets et les mesures nécessaires au bon développement du pays.

        Ci-dessous un graphique représentant le cours du Shekel face à l’Euro et au Dollar sur les cinq dernières années. On remarque une nette corrélation entre ces deux monnaies, bien que le Dollar se montre bien plus fort que l’Euro depuis le début de la guerre en Ukraine.

         

        Économie israélienne : quels principaux défis ?

        Nous comprenons donc que malgré un contexte difficile, Israël continue de faire preuve de résilience. Elle le doit à une économie diversifiée et fortement intégrée dans le commerce mondial, notamment par son secteur des technologies de pointe. Malgré tout, des menaces pèsent sur ce petit État. Le conflit israélo-palestinien, la guerre en Ukraine, l’inflation et l’instabilité politique sont les principaux défis que le pays devra relever.

        L’AVIS DE HEREZ ISRAËL

        Investir en Israël peut s’avérer plus difficile qu’auparavant en raison de la situation mondiale. Il est donc judicieux de faire appel à des experts afin d’obtenir la meilleure analyse possible concernant vos projets d’investissements, qu’ils soient immobiliers ou financiers. Si vous êtes intéressés par l’immobilier en Israël ou que vous souhaitez réaliser un audit patrimonial, vous pouvez nous contacter en remplissant le formulaire ci-dessous.

        Achevé de rédiger le 1er juin 2022.

        Ê T R E – R A P P E L É ?

         

          Horaire d'appel

          Business Awards : Herez Israël, meilleur cabinet de conseil en gestion de patrimoine

          La Chambre de commerce Israël-France a inauguré début avril ses Business Awards récompensant les experts français présents en Israël. Parmi eux, Herez Israël comme cabinet de conseil en gestion de patrimoine.

          Fédérer les experts français sur le marché israélien

          Les Français représentent un poids important au sein du marché israélien. Pourtant, un manque de cohésion existe entre les professionnels du business, contrairement au milieu anglophone. Face à ce constat, il devenait nécessaire d’une part de créer un réseau d’experts et ainsi encourager un service de qualité et d’autre part favoriser une meilleure intégration économique des nouveaux immigrants français.

          La Chambre de commerce et d’industrie Israël-France a ainsi lancé le 7 avril 2022 une première cérémonie des Business Awards. Cette dernière a permis de référencer les professionnels locaux et de distinguer les spécialistes parmi les cabinets d’avocats, d’experts-comptables, de conseil en gestion de patrimoine, les banques ainsi que les agences de communication francophones présents en Israël.

          Herez Israël remporte l’award du meilleur cabinet de conseil en gestion de patrimoine

          Au cours de cette soirée qui s’est tenue à Tel-Aviv, Son Excellence l’Ambassadeur de France Éric DANON a remis à Herez Israël l’Award du meilleur cabinet de conseil en gestion de patrimoine.

          Les lauréats de cette cérémonie ont été par la suite invités par Qualita pour échanger à ce sujet :

          « Nous sommes ravis qu’il y ait, pour la première fois en Israël, une cohésion parmi les experts du monde francophone. Plus vite nous comprenons que nous devons garder notre essence en tant que français tout en s’adaptant au marché local, plus vite nous arrivons à des résultats » – Laurent Perez, directeur général de Herez Israël

          conseil en gestion de patrimoine

          Les mots de l’équipe Herez

          Nous sommes honorés par cette récompense et souhaitons remercier nos clients, nos partenaires et le groupe Herez. Ce prix est la consécration d’un travail et d’une détermination sans faille depuis la création de Herez Israël.

          Avec l’implication au quotidien de notre équipe, nous avons pu donner vie à Herez en Israël, fidéliser une clientèle exigeante et proposer une offre singulière, compréhensible et adaptée aux attentes des français ayant un lien fort avec Israël.

          Nous continuerons de plus belle !

          Retrouvez notre interview publiée sur Israël Valley ici.

          Qui sommes-nous ?

          Herez est un cabinet de conseil en gestion de patrimoine français fondé en 1995 et qui gère aujourd’hui plus de 3 milliards d’euros. Il y a quelques années, le cabinet a implanté une filiale en Israël pour accompagner les francophones intéressés par l’investissement en Israël. Herez Israël s’est constitué un fort réseau local de partenaires qualifiés et fidélise désormais plus de 100 familles en Israël, grâce à des solutions en shekel compréhensibles et adaptées permettant de pérenniser leur épargne.

           

          Achevé de rédiger le 26 avril 2022.

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            Horaire d'appel

            Comprendre l’écosystème des startups israéliennes

            Dans le domaine des nouvelles technologies, la Silicon Valley aux États-Unis est souvent citée en exemple. Cependant, cela fait plusieurs années qu’un petit pays fait également parler de lui en matière d’innovation technologique : Israël, qu’on surnomme même « Israel Valley ». Herez Israël souhaite décrypter pour vous cet écosystème, entre startups, licornes et levées de fonds.

            La Start-up Nation

            C’est en 2009 qu’est paru pour la première fois le livre qui donnera le nouveau surnom de l’État Hébreu, « Israël, la nation start-up ». Écrit par Dan Senor et Saul Singer, ce livre vante les mérites de cet écosystème. Aujourd’hui, Israël est reconnue partout dans le monde pour sa matière grise et sa capacité de prise de risques.

            Le titre de start-up nation est désormais ancré dans la société israélienne. Cependant, il commence à vieillir. Un grand nombre de startups a en effet déjà franchi le cap d’une valorisation estimée à plus d’un milliard de dollars, qu’on appelle licornes. Il est ainsi plus adapté de parler davantage de scale-up nation et d’unicorn nation.  Aujourd’hui, il existe plus de 9000 start-ups israéliennes (selon IVC, fév. 21). Parmi elles, on retrouve 57 licornes, dont 33 datent de 2021 d’après SNC.

            « Les personnes travaillant dans la High Tech sont très conscients qu’Israël – par rapport à sa petite taille – connaît d’étonnantes prouesses technologiques. Il y a une importante concentration de main-d’œuvre en haute technologie talentueuse ici, par rapport à d’autres pays – presque à la mesure de la Silicon Valley » – Bill Gates, fondateur de Microsoft

            Les pépites parmi les startups israéliennes

            investissement start-up IsraëlLe développement éclair de toutes ces jeunes compagnies incitent beaucoup de personnes à investir en elles en espérant trouver une « pépite » telle qu’Etoro, Waze ou encore Wix. L’innovation israélienne se retrouve dans tous les domaines. Médecine, agriculture, automobile, finance, éducation, défense… Bien d’autres sont impactés positivement par le dynamisme de cette innovation.

            Dans sa revue annuelle, IVC, la principale source de données et d’informations économiques dans l’industrie de haute technologie israélienne, a sélectionné les meilleurs investissements de 2021. La quasi-totalité des domaines concernent l’IT et les logiciels d’entreprise.

            Faut-il se concentrer dans ce domaine lorsqu’on souhaite miser sur les pépites de demain ?

            La course à l’investissement dans les « Big 3 »

            investissement startup

            startups israéliennes

            Les levées de fonds des start-ups israéliennes ont atteint un montant record de 25.6 milliards de dollars en 2021seulement, contre 10.8 milliards l’année précédente, d’après SNC.

            De plus, trois secteurs de la Tech ont dominé les investissements. Tout d’abord la FinTech, ensuite les technologies de sécurité (principalement cybersécurité) et enfin l’infrastructure informatique et de données d’entreprise. À eux trois, ils ont représenté, en 2021, 65% du total des fonds levés, contre 52% en 2020 (SNC). Afin de diluer le risque, il est important de diversifier ses investissements notamment de manière sectorielle.

            Le service militaire

            Plusieurs facteurs peuvent expliquer la réussite israélienne en matière d’entrepreneuriat, le premier étant bien évidemment l’armée.

            Le service militaire étant obligatoire, les jeunes à la sortie du lycée doivent consacrer deux à trois ans à la sécurité du pays. Dans la société israélienne, c’est une étape cruciale de la jeunesse. Pendant ces années, ils sont confrontés à de nombreux défis et doivent constamment se dépasser afin d’accomplir leurs missions. Le travail d’équipe est la clef de cette réussite. Ce sont ces qualités qui leurs seront nécessaires en tant que futurs entrepreneurs.

            Il faut également noter que plus récemment, les unités technologiques de renseignements tels que 8200 ou 81, ont permis à de très nombreux jeunes d’accéder à des formations de haute qualité qui leur permettent de se lancer directement dans la High Tech au sortir de l’armée.

            La culture de l’entrepreneuriat

            Secondement, la culture du pays repose elle-même sur l’entrepreneuriat. Theodor Herzl est en ce sens l’un des plus grands entrepreneurs, avec un projet de taille : celui de l’établissement d’un foyer juif. Les pionniers ont dû travailler dur afin de rendre cette terre fertile et de transformer ce désert en une puissance économique mondiale. Israël en tant que nation a su relever de nombreux défis, d’un point de vue militaire, économique, social et même démographique. Tout cela a été rendu possible grâce à ses citoyens qui ont toujours cherché à trouver des solutions là ou d’autres n’en voyaient pas.

            « Si vous le voulez, ce ne sera pas un rêve » – Theodore Herzl

            Le soutien de l’État

            Enfin, l’État fait tout son possible afin de soutenir l’innovation israélienne et prend plusieurs mesures qui permettent aux entrepreneurs de se développer plus facilement. Il consacre 4,94% de son PIB au R&D civil contre 3,1% pour les États-Unis. C’est « le pourcentage le plus élevé au monde » d’après le Ministère de l’économie, des finances et de la relance. Israël fait ainsi concurrence aux États-Unis.

            Tous ces facteurs expliquent en grande partie le succès israélien et le dynamisme de son écosystème.

            Les stades de développement des startups

            Cependant ce qui détermine la réussite d’une idée innovante, c’est son exécution. Afin de pouvoir se développer, une start-up va avoir appel à différents stades de levée de fonds. Plus le stade est avancé, moins le risque est important mais les bénéfices moindres.

            On compte 4 principaux stades de levée de fonds :

            Pre-seed :

            C’est le moment le plus risqué pour investir. On ne vous présente qu’un projet et des suppositions concernant le marché. Si les promesses se réalisent, le potentiel de retour sur investissement est le plus élevé. On estime un besoin de financement entre 50 et 500 mille euros avec une valorisation inférieure à 2,5 millions.

            Seed :Seed

            La compagnie possède déjà son produit/service et ses premiers clients, elle a cependant besoin de se développer pour pouvoir se structurer. Le risque est toujours fort mais déjà moindre. On estime un besoin de financement entre 0,5 et 1,5 million d’euros avec une valorisation inférieure à 5 millions.

            Pre-Serie A :

            La compagnie commence à faire ses preuves et le chiffre d’affaires est de plus en plus constant. Mais elle nécessite davantage de fonds afin de terminer sa structuration et de se déployer à plus grande échelle. On estime un besoin de financement entre 1 et 3 millions d’euros avec une valorisation inférieure à 9 millions.

            Série A :

            Il s’agit du dernier stade en investissement participatif. L’objectif est de stabiliser la compagnie. Les enjeux sont plus importants car ce stade apparaît souvent avant une introduction en bourse ou un rachat par une autre compagnie. On estime un besoin de financement entre 2 et 10 millions d’euros avec une valorisation inférieure à 20 millions.

            Les différents investisseurs

            Il existe plusieurs sources de financement d’une startup.

            Le premier cercle d’investisseurs

            La première est bien évidemment l’autofinancement. C’est l’argent de l’entrepreneur lui-même et de son ou ses associés. Ils peuvent aussi compter parfois sur la love money, c’est-à-dire des fonds apportés par leurs proches qui croient en leur projet. Ils peuvent toujours se tourner vers les banques si cela n’est pas suffisant.

            Cependant, plus on se rapproche de stades avancés, plus les montants nécessaires deviennent importants. Les startups doivent alors recourir à d’autres sources de financement.

            Le financement participatif

            Il existe tout d’abord le crowdfunding (financement participatif). Via des plateformes en ligne, comme OurCrowd en Israël, les entrepreneurs présentent leurs projets et leurs ambitions afin de récolter des fonds de particuliers séduits. C’est un excellent outil de communication.

            Les investisseurs professionnels

            Ces mêmes entrepreneurs peuvent également se tourner vers des business angels. Il s’agit d’investisseurs ayant de l’expérience et qui, en plus de participer au financement du projet, accompagnent les entrepreneurs pour qu’ils réussissent.

            Enfin, les fonds d’investissement ont pour mission de repérer des projets qui leur semblent solides et à fort potentiel. Ils sont d’une aide précieuse car ils peuvent soutenir financièrement et de manière importante les entrepreneurs mais également leur apporter une expertise et des mises en relation. Il existe de nombreux fonds d’investissement en Israël dont beaucoup ont déjà fait leurs preuves.

            Les pièges à éviter pour investir

            La société israélienne possède un excellent écosystème pour le développement de startups. Il peut être intéressant d’allouer jusqu’à 10 % maximum de son patrimoine liquide s’agissant de private equity.

            Attention cependant à limiter les risques. Veillez à privilégier des fonds d’investissement de qualité plutôt qu’investir en direct, à choisir des stades avancés en termes de levées de fond ainsi que diversifier les secteurs d’activité. Il faut de plus être prêt à placer des liquidités sur le long terme. Enfin, il est important d’être conseillé par un professionnel qui connaît le marché et en maîtrise les enjeux.

            Si vous souhaitez être accompagné dans ce nouveau projet, contactez-nous en remplissant le formulaire ci-dessous.

            Achevé de rédiger le 15 mars 2022.

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