Edo Blecher : valoriser l’immobilier par le développement urbain

Nous sommes fiers de compter parmi nos partenaires Reality. Le leader des fonds immobiliers en Israël compte 3 Mds de dollars sous gestion. Nos valeurs communes et leur proposition différenciante nous permettent de proposer le meilleur à nos clients investisseurs. Fondé en 2008, le groupe excelle dans l’identification d’actif immobilier avec un potentiel de valorisation significatif. La reconversion de projets sous-utilisés afin de maximiser leur valeur et leurs rendements est un exemple. Edo Blecher, Chief Financial Officer, nous parle de l’impact du 7 octobre sur l’activité du groupe et ses principaux défis.

Le 7 octobre a bouleversé Israël sur beaucoup d’aspects. Quel impact cela a eu sur l’immobilier détenu par les fonds de Reality en Israël ?

Le 7 octobre est un jour tragique qui a affecté tout le monde à bien des égards. En termes d’activité des fonds, environ 80 % des actifs sont situés dans la région du Gush Dan et environ 60 % à Tel-Aviv même. La raison pour laquelle nous achetons des biens principalement dans ces zones vient de notre volonté de réduire l’exposition aux influences extérieures telles que la commercialisation des terres par l’État, qui, comme nous le savons, possède environ 90 % des terres du pays, principalement dans les zones périphériques et non dans le Gush Dan. Il n’y a donc aucun effet visible sur les activités des fonds après cette date.

Et pour les investisseurs ?

La guerre a provoqué un plus grand sentiment de sionisme. Nous avons remarqué que de nombreux investisseurs qui débattaient depuis longtemps de l’opportunité d’investir en Israël, ont décidé précisément après le début de la guerre d’investir dans notre fonds. Je pense qu’une autre raison est objective. Après la crise que traverse Israël (réforme juridique, hausse des taux d’intérêt et guerre), on estime qu’une période de prospérité importante suivra. Ainsi, c’est le bon moment pour investir avec des experts qui disposent d’expérience et de liquidités significatives pour bénéficier de profits futurs.

« Nous avons choisi principalement les zones du Gush Dan et Tel-Aviv afin de minimiser l’exposition aux influences externes, telles que la commercialisation des terres par l’État. »

Quelles observations faites-vous sur les principaux défis du marché immobilier ?

L’augmentation des taux d’intérêt est le facteur qui a le plus affecté notre domaine d’activité au cours des deux dernières années. Nous avons constaté une baisse de l’activité du marché immobilier en général, depuis les particuliers souhaitant acquérir un bien, jusqu’aux entreprises et aux fonds. De plus, la vente immobilière est plus difficile aujourd’hui en raison du manque de liquidités des sociétés immobilières et du faible appétit pour les terrains. Il est difficile pour les nouveaux fonds avec peu d’expertise qui ont acquis des terrains d’y faire face.

« L’augmentation des taux d’intérêt est le facteur qui a le plus affecté notre domaine d’activité au cours des deux dernières années. »

Comment Reality remédie à ces problématiques ?

La baisse des ventes immobilières représente des opportunités d’acquisitions attrayantes (entreprises ou terrains) pour le cinquième fonds que nous avons lancé. Nous sommes convaincus que nous en profiteront grâce aux capitaux levés d’environ 2 milliards de shekels en mai 2023. De plus, nous valorisons les actifs que nous détenons via des stratégies de développement urbain, augmentant ainsi leur valeur malgré les coûts d’intérêt plus élevés et des transactions moins fréquentes.

Par exemple, une parcelle de terrain d’environ 55 dunams destinée à un développement industriel a été transformée au cours d’un processus de développement (TABA) sur une période de 4 ans, en 730 unités résidentielles environ et des dizaines de milliers de mètres carrés destinés au commerce, à l’emploi et au logement dit « protégé ». Il est aisé de comprendre que cette transformation a ajouté une valeur significative au terrain. Même en cas de baisse des prix des terrains, le bénéfice reste important. En effet, nous avons vendu la majorité du terrain avec un profit de plusieurs dizaines de millions de shekels à Africa Israel Residences.

En outre, nous établissons des accords commerciaux créatifs et sur mesure, incluant des prêts, des conditions de paiement, des mécanismes de hausse pour compenser un prix de base non convenu, etc.

« Nous valorisons les actifs que nous détenons via des stratégies de développement urbain. »

À qui vendez-vous vos projets et quel volume cela représente ?

Le fonds ne construit pas d’immobilier résidentiel dans le cadre de sa politique d’investissement. Nous sommes un acteur privilégié sur le marché immobilier local et nous développons des terrains jusqu’à ce qu’un promoteur prend le relais pour exécuter le projet jusqu’à la construction finale et la vente des appartements (B2B).

Ces dernières années, les terrains que nous achetons représentent des volumes financiers importants et la plupart des entreprises auxquelles nous vendons les terrains sont des entreprises leaders du marché, mais pas seulement. Chaque transaction a un acheteur avec des caractéristiques spécifiques et nous avons le savoir-faire et l’accès à l’ensemble du marché. Jusqu’à présent, nous avons vendu environ 40 projets pour des milliards de shekels.

 

Pourquoi avoir choisi Tel-Aviv pour 60% de vos acquisitions immobilières ? Comment identifiez-vous les actifs à potentiel ?

Nous opérons dans le domaine depuis 16 ans et sommes le seul fonds equity immobilier en Israël spécialisé dans la valorisation immobilière. Nous avons une profonde connaissance de Tel-Aviv en particulier. C’est essentiel pour comprendre le développement de la ville, les souhaits de l’autorité locale et, non moins important, les besoins des résidents. Notre quartier préféré dans la ville se trouve aux portes de Jaffa où nous développons des milliers de logements.

Le groupe est composé de plusieurs départements, comprenant des experts qui localisent des projets et y réalisent des évaluations immobilières, en relation avec le département d’expertise et le département de gestion de projet dirigé par l’architecte Avishai Kimmeldorf, ancien ingénieur de la municipalité de Hadera. Rien ne remplace l’expérience, démontré par le track record très réussi de nombreux projets dans la ville de Tel-Aviv.

« Rien ne remplace l’expérience, démontré par le track record très réussi de nombreux projets dans la ville de Tel-Aviv. »

Quels enseignements tirez-vous des fonds précédents pour votre cinquième fonds ?

Il est impossible de baser des business plans sur la hausse des prix et des faibles taux d’intérêt, la situation aujourd’hui nous le montre bien. Nous avons toujours préparé des business plans sans hypothèses d’augmentation des prix et prévoyons toujours un plan de repli qui définit ce qui se passe si le plan initial ne fonctionne pas. Même dans cette situation, il est important pour nous de veiller à ce qu’il y ait des bénéfices intéressants.

Nous avons amélioré notre capacité à planifier et à communiquer avec les autorités locales et d’autres parties prenantes, accélérant ainsi les processus de planification. Nous améliorons constamment nos capacités financières et les systèmes informatiques, rendant les processus plus intelligents et plus rapides qu’auparavant.

Venez rencontrer Reality au Forum du Patrimoine le 7 juillet prochain à la Bourse de Tel-Aviv ! Inscription ici.

Interview réalisée le 24 juin 2024 et traduite de l’hébreu en français par nos équipes.

 

Ê T R E – R A P P E L É ?

 

    Michael Gabay : comment récupérer ses impôts en Israël ?

    Les impôts Israéliens doivent en moyenne 8000 shekels par famille. « Ehzer mass » en hébreu est la possibilité pour le particulier israélien de réclamer auprès de l’Etat des impôts payés en trop. Dans quels cas avons-nous le droit de récupérer des impôts ? Combien peut-on réclamer ? Nous avons interrogé Michael Gabay, CEO de Mdg-Conseil, spécialisé dans la fiscalité des particuliers depuis plus de 20 ans et qui s’occupe de récupérer pour vous vos impôts.

    Herez Israël. Comment fonctionne le système fiscal israélien ?

    Michael Gabay. La principale caractéristique du système fiscal israélien est le prélèvement à la source. Cela signifie que les impôts sont prélevés directement par l’Etat. Malheureusement, ce système génère un écart entre les impôts payés et les impôts perçus (8000 nis en moyenne par famille selon la direction des impôts). Les salariés israéliens représentent plus de 90% des personnes pouvant réclamer un trop perçu, la plupart étant concernés par le prélèvement à la source.

    « Les salariés israéliens représentent plus de 90% des personnes pouvant réclamer un trop perçu. »

    Pourquoi cet écart existe entre impôts payés et perçus ?

    Le calcul du prélèvement à la source est mensuel, ce qui ne reflète pas la réalité vécue par le salarié. En effet, le salarié peut connaître plusieurs évolutions. A titre d’exemple, nous pouvons citer le changement d’employeur, le chômage (pendant le Corona), ou encore un nouvel enfant dans le foyer. Il existe également d’autres raisons comme la méconnaissance des droits du salarié ou encore les dons aux associations et les pertes sur les investissements.

    « Le calcul du prélèvement à la source ne reflète pas la réalité vécue par le salarié. »

    Les olim Hadachim sont donc aussi concernés.

    Complètement. Les lois relatives aux impôts sont difficilement accessibles, particulièrement pour les nouveaux immigrants. Le olé ne fait généralement pas la démarche pour récupérer ses impôts. Pourtant, il bénéficie de nombreux avantages durant ses premières années d’alya. Et ses droits peuvent être « gelés » et donc reportés si le olé a fait son service militaire, a fait des études ou était à l’étranger. Le crédit d’impôts total sur les 4 années est de 7,5 points soit 21 780 nis.

    A noter de plus qu’il existe une loi qui exonère d’impôts les Olim Hadachim sur leurs revenus générés à l’étranger pendant une période de 10 ans. En effet, dans certains cas, un salarié d’une société israélienne voyageant régulièrement à l’étranger peut bénéficier d’une exonération d’une partie de ses revenus.

    « Le olé hadach ne fait pas la démarche pour récupérer ses impôts. Pourtant, il bénéficie de nombreux avantages durant ses premières années d’alya »

    Comment récupérer ses impôts ?

    Vous pouvez réclamer votre dû sur les six dernières années. Il faut faire une déclaration annuelle de revenus en remplissant le document officiel. Il faut ensuite envoyer ce document ainsi que tous les justificatifs voire une lettre écrite qui appuieront la demande de remboursement. Un professionnel saura déceler précisément les sources de « ehzer mass ». Il existe aussi des situations exceptionnelles où le contribuable a une dette envers les impôts, c’est pourquoi nous vous recommandons de le vérifier.

    Jusqu’où proposez-vous l’accompagnement à la récupération des impôts ?

    Nous accompagnons depuis plus de 20 ans les personnes intéressées à faire cette démarche. Nous avons pu récupérer plusieurs millions de shekels d’impôts pour nos clients. Cela représente un gain de temps et d’argent considérable. Nous analysons ainsi au peigne fin votre situation et décelons les niches fiscales. Nous faisons une simulation puis nous remplissons et déposons la déclaration. Enfin, nous vous proposons un suivi jusqu’à la récupération totale de votre dû. Vous ne payez un pourcentage que si vous êtes effectivement remboursés.

    Pour vérifier l’éligibilité et avoir un premier retour, merci de remplir ce questionnaire en cliquant sur le bouton :

    Interview réalisée le 23 mai 2024

    Dr Emmanuel Navon : à quoi ressemblera l’Israël d’après-guerre ?

    Dr Emmanuel Navon est un universitaire renommé, spécialiste en sciences politiques et en relations internationales. Depuis près d’un an, il est CEO de ELNET-Israël, une ONG qui promeut les relations entre Israël et l’Europe. Nous lui avons posé nos questions pour brosser le portrait de l’Israël d’après-guerre.

    Herez Israël. A quel moment aura lieu la fin de guerre ?

    Dr Emmanuel Navon. Il existe un flou sur ce que constitue la fin de la guerre. Est-ce que cela signifie l’élimination de Yahya Sinwar et de Mohammed Deïf ? Un accord avec le Qatar moyennant la libération de tous les otages ? Ce qui semble se dégager, ce sont des opérations de haute intensité, depuis le début des opérations terrestres, qui devraient se poursuivre jusqu’au milieu du mois de janvier. Nous pouvons nous attendre ensuite à des opérations de plus faible intensité, avec une zone tampon et des interventions ponctuelles dans la bande de Gaza.

    Israël gardera-t-elle le contrôle sur Gaza ?

    Israël conservera sa liberté d’action sur le pan militaire dans la bande de Gaza, comme en Judée-Samarie. Si Israël parvient à décapiter politiquement le Hamas, alors il n’y aura plus de gouvernement local, mais un gouvernement militaire israélien ne pourra être que temporaire. Une autorité mandataire, cogérée avec les pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël, est cependant à prévoir jusqu’à ce que des élections aient lieu et un gouvernement gazaoui soit établi.

    Peut-on s’attendre à une guerre de même ampleur que Gaza au Liban ?

    L’attentisme et la passivité qui ont produit le 7 octobre appartiennent désormais au passé. La guerre a révélé au-delà de tout doute que la stratégie défensive ne fonctionne pas et ne sera plus acceptée par les Israéliens. Il faut donc s’attendre à une opération militaire israélienne au Liban.

    Israël peut-elle compter sur un soutien indéfectible de la part des Etats-Unis ?

    La position du Président Biden est très claire : les Etats-Unis soutiennent toute opération militaire qui empêcherait la répétition du 7 octobre. Cela donne donc à Israël une très grande liberté d’action, moyennant cependant plus d’efforts du côté de l’aide humanitaire.

    Sans un Israël fort et redouté par ses ennemis, aucun Juif dans le monde n’est en sécurité

    Quand est-ce qu’un nouveau gouvernement en Israël pourrait voir le jour ?

    Il est encore trop tôt pour en parler. Benny Gantz lui-même ne sait pas quand il quittera le cabinet de guerre. Il est cependant évident que de nouvelles élections auront lieu courant 2024.

    La solidarité de la société israélienne qu’on observe depuis le début de la guerre va-t-elle perdurer ?

     

    Israël guerreNous le savons, à la veille de la guerre la société israélienne était très divisée. Aujourd’hui, nous observons une grande solidarité nationale. Mais les divisions referont surface après la guerre. Beaucoup d’Israéliens ont néanmoins compris que les divisions ont des effets dévastateurs. Il faut apprendre à se « disputer » autrement et se souvenir que nous avons un pays en commun.

    Il faut apprendre à se « disputer » autrement et se souvenir que nous avons un pays en commun

    La réforme judiciaire, interrompue par la guerre, avait en effet énormément divisé la société israélienne. Quel est votre avis là-dessus ?

    La réforme judiciaire a été taillée sur mesure pour Netanyahou, qui avait toujours fait l’éloge de l’indépendance de la Cour Suprême jusqu’à sa mise en examen.  La tension sociale n’était donc pas autour de la réforme mais autour de Netanyahou . Après la guerre, il faudra avoir une convention nationale et un débat apaisé sur une réforme équilibrée et consensuelle du système judiciaire.

    Après la guerre, il faudra avoir une convention nationale et un débat apaisé sur une réforme équilibrée et consensuelle du système judiciaire

    D’après le ministère israélien de l’immigration, la volonté d’Alya (immigration vers Israël) par les familles françaises a augmenté de plus de 400 % depuis le 7 octobre. Ce regain d’intérêt est-il une simple tendance ou se transformera en réalité ?

    L’Alya est une démarche personnelle. Se poser des questions en temps de crise est normal. D’une manière générale, la guerre a démontré que sans un Israël fort et redouté par ses ennemis, aucun Juif dans le monde n’est en sécurité. C’est une leçon fondamentale de cette guerre.

    L’économie israélienne va-t-elle pouvoir reprendre rapidement ?

    Avant la guerre, les investissements étaient déjà au ralenti du fait des tensions sociales et des incertitudes autour de la réforme judiciaire. La guerre coûte cher, de nombreux acteurs économiques actifs sont mobilisés, et des secteurs entiers tels que la restauration et le tourisme sont très touchés. Remettre les comptes au vert prendra du temps. L’économie israélienne, qui a prouvé sa capacité à se ressaisir après la seconde Intifada, a de nombreux avantages comparatifs et une forte valeur ajoutée.

    Interview réalisée le 25 décembre 2023

    Ê T R E – R A P P E L É ?